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Tsadikim

Rabbi Moché Cordovéro : lumière de la Kabbale

Il y a 454 ans, un grand Maître de la Kabbale s’éteignait, nous laissant en héritage une œuvre qui éclaira les textes les plus ésotériques de la Kabbale et qui résonne aujourd’hui encore dans les yéchivot. 

À l’occasion de sa Hiloula (23 Tamouz), découvrez l’histoire de cet immense Talmid ‘Hakham.

Au cœur de la Galilée du XVIe siècle, une figure lumineuse émerge dans la ville de Safed (Tsfat), devenue le centre d'un renouveau de l’étude de la Kabbale: Rabbi Moché Cordovéro, plus connu sous son acronyme, le Ramak

Né en 1522, sa famille a fui les persécutions espagnoles en 1492, apportant avec elle l'héritage séfarade qui allait profondément influencer sa pensée. Comme l’indique son nom, Cordovéro, son origine, Cordoue, le lie à la riche tradition intellectuelle juive de l'Espagne médiévale. Le parcours de Rabbi Moché Cordovéro s'inscrit dans une période faste pour l'étude de la Kabbale. Il se distinguera comme l'un des plus éminents kabbalistes de son temps, exerçant une influence considérable sur ses contemporains et ses successeurs, notamment sur Rabbi Its'hak Louria, le célèbre Ari Hakadoch zal. Ainsi, de 1522 à sa disparition le 27 juin 1570 (23 Tamouz 5330), la vie de Rabbi Moché Cordovéro illumine une époque essentielle de la pensée juive, mêlant la rigueur de l'étude talmudique à la profondeur de la Kabbale, et laissant une empreinte indélébile sur le judaïsme.

Rabbi Moché Cordovero : un prodige précoce

Dès son plus jeune âge, le Ramak fait preuve d'une intelligence hors du commun. Sa maîtrise précoce du Talmud et de la philosophie lui vaut une reconnaissance rapide. En 1538, à seulement 16 ans, il reçoit la semi’ha (ordination) de rav et dayan, des mains de Rabbi Yaacov Birav, aux côtés de sages bien plus âgés et expérimentés, dont Rabbi Yossef Karo, futur auteur du Choul’han Arou’h, qui deviendra son maître en halakha.

Éclairer le Zohar

En 1542, à vingt ans, une bat kol (voix céleste) engagea le Ramak à étudier la Kabbale auprès de son beau-frère, Rabbi Chlomo Alkabets, auteur du célèbre piyout "Lékha Dodi" chanté pour accueillir le Chabbat. Cette initiative marqua le début d'une quête intellectuelle et spirituelle qui le conduisit à explorer en profondeur le Zohar, l'œuvre maîtresse de la littérature kabbalistique, rédigé par Rabbi Chimon bar Yo'haï, dont il se considérait comme le successeur direct.

Insatisfait par l'organisation parfois obscure des enseignements du Zohar, Rabbi Moché Cordovéro entreprit la rédaction de deux ouvrages majeurs : "Or Yakar" (La Lumière Précieuse), un commentaire volumineux sur le Zohar en seize volumes, et "Pardès Rimonim" (Le Verger de Grenades), achevé en 1548. Ce dernier constitua une avancée décisive dans le domaine, synthétisant les diverses écoles de pensée kabbalistique et démontrant leur cohérence philosophique et leur unité fondamentale. Le choix de la grenade comme symbole est significatif dans le judaïsme: ce fruit, à l’épluchure coriace, contient une multitude de grains savoureux, illustrant la richesse et la complexité de l'enseignement kabbalistique.

Dans son traité "Tomer Devorah" (Le Palmier de Déborah), il mit en pratique les concepts kabbalistiques des Séfirot pour élaborer un système éthique et moral. Rabbi Moché Cordovéro y explique les 13 midot divines de miséricorde, et comment, en s’en inspirant, on peut servir Hachem et marcher dans Ses voies. Il défendit également avec ferveur l'importance de l'étude de la Kabbale dans son livre "Or Néérav", qui sert d'introduction aux méthodes kabbalistiques.

L’enseignement du Ramak

Vers 1550, le Ramak fonda une yéchiva kabbalistique à Safed, qu'il dirigea pendant 20 ans, jusqu'à sa mort. Son influence attira de nombreux disciples brillants, parmi lesquels Rabbi Eliahou de Vidas, auteur de "Rechit ‘Ho’hma" (Le Commencement de la Sagesse), et Rabbi ‘Haim Vital, qui devint plus tard le principal disciple et transcripteur des enseignements de Rabbi Its’hak Louria, (le Ari Hakadoch zal). 

Rabbi Moché Cordovéro avait une façon unique de comprendre la foi en Hachem. Il essayait de réunir deux idées: celle de D. comme un être au-delà de notre compréhension, et celle de D. comme une personne avec qui on peut avoir une relation et communiquer. Pour le Ramak, il y a une partie de D. qu'on ne peut pas connaître, appelée "Or Ein Sof" (lumière infinie). Mais il y a aussi une lumière divine qui se répand dans le monde à travers ce qu'on appelle les Séfirot. Rabbi Moché Cordovéro expliquait que pour qu'Hachem se manifeste dans le monde, Il doit paradoxalement se cacher un peu. C'est ce qui permet aux Séfirot d'exister. Il imaginait ce processus comme un mouvement circulaire : la lumière divine descend vers nous, puis remonte vers D., créant ainsi tout ce qui existe. Ces idées peuvent sembler compliquées, mais elles montrent comment Rabbi Moché Cordovéro essayait de comprendre et d’expliquer la relation entre Hachem et le monde d'une manière claire et profonde.

Outre ses œuvres majeures déjà mentionnées, le Ramak rédigea également "Elimah Rabbati", un traité sur les problèmes kabbalistiques. Dans ses écrits, il n'hésita pas à affirmer que même le Rambam (Maïmonide), le plus grand philosophe du judaïsme, n'avait pu aborder certains enseignements faute de clés de compréhension essentielles de la sagesse de la Kabbale. L'influence de Cordovéro fut considérable, s'étendant bien au-delà de son temps. Elle marqua non seulement son disciple, le Ari Hakadoch, mais aussi plus tard, le mouvement ‘hassidique. Ses livres devinrent la base de l'enseignement kabbalistique dans de nombreuses écoles rabbiniques.

Rabbi Moché Cordovéro : sagesse et modestie

La sagesse et l'humilité de Rabbi Moché Cordovéro se manifestèrent particulièrement lors de l'arrivée à Safed du célèbre Rabbi Its’hak Louria. Il fut le seul à percevoir la grandeur du Ari Hakadoch zal, qui se comportait avec une extrême modestie. Peu avant sa mort, le Ramak a prophétisé l'avènement de son successeur, faisant allusion à ce dernier sans le nommer explicitement.

Le décès de Rabbi Moché Cordovéro, survenu le 23 Tamouz 5330 (27 juin 1570), plongea la communauté de Safed dans un profond deuil. Lors de ses funérailles, le Ari Hakadoch prononça un éloge funèbre, décrivant le Ramak comme un homme d'une pureté parfaite. Un événement miraculeux se produisit alors : une nuée précéda le cortège funèbre, indiquant l'emplacement choisi pour sa sépulture.

Voici quelques faits miraculeux que rapportent nos Sages, et qui illustrent quel immense tsadik était le Ramak.

  • Lors de ses promenades d’étude dans les champs autour de Safed, Rabbi Cordovéro s'arrêtait souvent devant des arbres ou des fleurs pour illustrer ses enseignements. Il comparait les branches de l’olivier aux Séfirot, expliquant comment elles étaient toutes connectées à la même source divine, tout comme les branches à leur tronc.
  • Une nuit, alors que Rabbi Cordovéro étudiait tard, le prophète Élie est apparu dans une lumière éblouissante et passa plusieurs heures à lui enseigner les secrets les plus profonds de la Kabbale. On dit que c'est à partir de cette nuit que Rabbi Cordovéro commença à écrire ses œuvres les plus importantes.
  • Marane Rabbi Yossef Karo et Rabbi Cordovéro avaient l'habitude d'étudier ensemble toute la nuit du Chabbat. Une fois, alors qu'ils étudiaient, une lumière mystérieuse remplit la pièce, et ils entendirent une bat-kol (voix céleste) leur révéler des secrets de la Torah.
  • L'inspiration pour écrire son livre, le  "Pardès Rimonim", lui est venue après un rêve où il vit un verger de grenadiers (Pardès Rimonim en hébreu). Chaque fruit contenait des graines qui représentaient les secrets de la Torah. À son réveil, il se mit immédiatement à écrire, ne s'arrêtant que pour le Chabbat et les fêtes.
  • La tradition rapporte que pour la rédaction de "Or Yakar" une vision est survenue pendant qu'il priait sur la tombe de Rabbi Chimon bar Yo'haï. Il vit soudain une lumière intense émanant du texte du Zohar (dont l’auteur est Rabbi Chimon bar Yo'haï), l'incitant à écrire son commentaire pour rendre ses enseignements plus accessibles.
  • Lorsque Rabbi Isaac Louria (le Ari) arriva à Safed, il alla immédiatement rendre visite à Rabbi Cordovéro. En le voyant, le Ari se prosterna devant lui, déclarant qu'il voyait un pilier de feu s'élever de la tête de Rabbi Cordovéro jusqu'au ciel.
  • Malgré sa grande érudition, Rabbi Cordovéro était d'une humilité exemplaire. Un jour, un élève lui demanda pourquoi il ne portait pas de vêtements plus luxueux, étant donné son statut. Il répondit en souriant : "Mes vrais vêtements sont mes bonnes actions et mes enseignements. Ce sont eux qui m'accompagneront dans le monde à venir."
     

Rabbi Moché Cordovéro a laissé une marque importante dans l'histoire de la pensée juive. Il a su mêler avec sagesse les idées profondes et mystiques de la Kabbale avec l’approche réfléchie et intellectuelle du talmudiste. Son travail a beaucoup aidé à développer et à faire connaître les enseignements de la Kabbale.

Étudier son livre, le "Tomer Deborah" est une grande segoula pour la guérison et la santé, car on éveille ainsi les 13 mesures de miséricorde d’Hachem qui y sont expliquées.

Que le mérite de Rabbi Moché Cordovéro apporte à tout le peuple d’Israël la santé, la paix, la joie et l’abondance.

 

HILOULA DU RAMAK

 

L a Hiloula du Ramak est célébrée cette année le lundi 29 juillet 2024.
Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé de Jérusalem, suivie d’une collation après la prière de min'ha.

À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire,  à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après : 
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.

Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem. 


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Prochaines dates de la Hiloula du RAMAK

2024 ► 29 juillet

2025 ► 19 juillet

 

 

 

 

 

 

 

 

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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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