ב"ה
Tsadikim

La Hiloula : Une tradition pleine de joie et de ségoulot

Hiloulot Tsadikim

La tradition de la Hiloula trouve ses racines dans l'histoire millénaire des Juifs du Maroc. C’est une célébration festive et spirituelle profondément ancrée dans le judaïsme marocain ; elle représente un moment unique de communion entre les vivants et la mémoire des Tsadikim. Cette coutume, dont le nom signifie "réjouissance" ou "fête nuptiale" en araméen, symbolise l'union mystique entre l'âme du saint et le divin.

Mais la Hiloula représente bien plus qu'une simple commémoration. Elle incarne un moment privilégié où les portes du ciel sont grandes ouvertes et où le mérite du Tsadik peut intercéder en notre faveur. Cette célébration s'inscrit dans une conception profonde du judaïsme où les Justes, même après leur disparition, continuent d'œuvrer pour le bien des vivants et ont le pouvoir de réaliser de nombreuses ségoulot (bienfaits particuliers). 

Dans cet article, nous évoquerons les origines et la signification de la Hiloula, mais aussi les pratiques et les ségoulot liées à cette tradition, ainsi que les Hiloulot les plus populaires au Maroc et en Israël. 

Qu’est-ce que la Hiloula ? 

La Hiloula est une célébration qui commémore le jour anniversaire de la mort des Tsadikim. Cette tradition se distingue des célébrations habituelles de l'anniversaire de la mort de proches (yahrzeit chez les ashkénazes ou hazkarah chez les Séfarades) parce qu'elle se célèbre dans la joie, contrairement aux rituels liés au deuil.

Selon le Zohar, au moment de la mort de Rabbi Chimon bar Yohaï, une bat kol (voix céleste) a été entendue invitant les fidèles à se rassembler pour sa Hiloula. Cette tradition a été ensuite étendue au jour anniversaire de la mort des autres Tsadikim, célébré dans la joie et la lecture de la Torah, ainsi que par le récit de la vie et des miracles attribués aux Saints.

La Hiloula de Rabbi Chimon bar Yohaï, célébrée à Lag Baʿomer (le 33ᵉ jour du mois de l'Omer), met précisément fin à une période de deuil pendant laquelle les activités de joie étaient interdites. Cette célébration marque ainsi le retour à la joie et aux festivités, symbolisant la renaissance et l'espoir.

Une voix céleste

Les rituels lors d’une Hiloula

La Hiloula c’est aussi un moment de rassemblement pour les fidèles, permettant une communion et une réaffirmation des liens communautaires, dans une atmosphère festive et pieuse.

La célébration se manifeste à travers un riche répertoire de prières et de chants. La récitation des Téhilim (Psaumes) se mêle harmonieusement aux chants traditionnels entonnés en hébreu et en judéo-arabe. On pratique en général aussi une étude collective des textes relatifs à la vie et l'enseignement du Tsadik, pour renforcer le lien entre les participants et l'héritage spirituel du saint.

L'allumage des bougies constitue l'un des moments les plus émouvants de la célébration. Des centaines de flammes illuminent l'espace autour du tombeau, chaque bougie allumée porte en elle les espoirs et les prières d'un fidèle, transformant la lumière en symbole tangible de l'illumination spirituelle.

Enfin la Tsédaka joue également un rôle central dans la célébration d’une Hiloula. La générosité des fidèles s'exprime par l’apport de nourriture et de boissons, mais davantage encore par un don d’argent aux nécessiteux, à la mémoire du Tsadik. 

Ces actes de partage culminent dans l'organisation de repas communautaires qui renforcent les liens et la joie entre les participants.

Les rituels des hiloulot

La grandes ségoulot des Hiloulot 

Les Tsadikim, même après leur mort, ont le pouvoir d'intercéder en notre faveur auprès de D. La Hiloula est donc l'occasion de demander des bénédictions pour la guérison, le mariage, la réussite, la naissance d’enfants et l’annulation des décrets défavorables. 

La participation à une Hiloula est en effet associée à de nombreuses segoulot (remèdes spirituels ou vertus protectrices). Mais avant tout, la célébration de la Hiloula permet de se rapprocher de l'âme du Tsadik, qui est particulièrement présente en ce jour anniversaire, et d'élever les prières vers les cieux avec encore plus de force. Par ailleurs, l'étude des enseignements du sage durant la Hilloula nous permet de s'imprégner de ses qualités et de sa sagesse, contribuant ainsi à leur propre élévation spirituelle.

Les pèlerins déposent souvent des aliments, des boissons ou des amulettes sur les pierres tombales, parce que ces objets peuvent acquérir les ségoulot en question, grâce à la sainteté du Tsadik. 

Les principales Hiloulot de Tsadikim du Maroc et leurs ségoulot

Certains Tsadikim ont promis des ségoulot particulières à ceux qui célèbreraient leur Hiloula. La tradition est riche en exemples de célébrations qui honorent divers Tsadikim vénérés, surtout dans le judaïsme marocain. 

La Hiloula de Rabbi Amram ben Diwan, décédé en 1782, est célébrée à Ouazzane, généralement pendant le mois de Av, et compte parmi les plus importantes du Maroc. Chaque année, des milliers de pèlerins convergent vers ce lieu saint pour participer aux célébrations. Rabbi Amram est particulièrement connu pour les ségoulot liées à la guérison des enfants malades, la protection des nouveau-nés et l'aide aux couples stériles. Une coutume particulière consiste à faire trois fois le tour de son tombeau en récitant des Tehilim. De nombreux parents amènent leurs jeunes garçons pour leur première coupe de cheveux (‘Halaka) près de sa tombe.

La Hiloula de Rabbi David ou Moché de Taroudant, qui est décédé le 1er Hechvan à Agouim, situé à 65 km d'Ouarzazate, attire notamment des fidèles en quête de bénédictions liées à la fertilité, la naissance de garçons et au mariage. 

La Hiloula de Rabbi Haïm Pinto HaGadol d'Essaouira, célébrée le 26 Elloul, est reconnue pour ses pouvoirs de protection. Le Tsadik a promis que quiconque invoque son nom dans la détresse trouvera le salut. Ses ségoulot sont réputées pour la protection durant les voyages en mer, le succès dans les affaires commerciales et la guérison des maladies graves. Les fidèles qui se rendent sur sa tombe à Essaouira rapportent souvent de l'eau de mer, puisée près du cimetière, et considérée comme porteuse de bénédictions particulières.

La Hiloula de Rabbi Yaakov Abi'hssira (le Abir Yaakov) est célébrée le 20 Tevet. Ses ségoulot sont connues pour la réussite dans l'étude de la Torah, la protection contre les dangers et la parnassa (réussite matérielle). Le Tsadik assure à quiconque étudie ses écrits, en particulier son livre "Abir Yaakov", une protection spéciale.

La Hiloula de Rabbi Israël Abi'hssira (Baba Salé) a lieu le 4 Chevat et les Juifs marocains commémorent cet événement avec grande ferveur. Baba Salé a promis que quiconque allumerait des bougies à sa mémoire verrait ses prières exaucées, et plus encore pour la réussite des enfants, la guérison et le succès dans les entreprises.

La Hiloula de Rabbi Méir Abi'hssira (Baba Méir) a lieu pendant Pessa’h, le 17 Nissan. Il est enterré au Mont des Oliviers, près de son maître, le Or Ha’Haïm Hakadoch. Sa Hiloula est recommandée pour trouver son conjoint, le chalom bayit (la paix dans le foyer) et la protection contre le mauvais œil.

Principales Hiloulot au MAroc

Les grandes Hiloulot en Israël

La Hiloula de Rabbi Chimon Bar Yohaï à Méron

La plus célèbre des Hiloulot est sans conteste celle de Rabbi Chimon Bar Yohaï (Rachbi), célébrée le 18 Iyar, jour de Lag Ba'Omer. Cette célébration, qui se déroule sur le mont Méron en Galilée, rassemble chaque année des centaines de milliers de fidèles venus du monde entier. Selon la tradition, Rabbi Chimon Bar Yohaï choisit lui-même ce jour comme jour de réjouissance, révélant à ses disciples les secrets les plus profonds de la Torah avant son départ. C'est également le jour où il acheva la rédaction du Zohar, l'œuvre maîtresse de la Kabbale.

Les festivités à Méron comportent plusieurs coutumes :

  • La Hadlakat Hamédurot : l'allumage de grands feux symbolisant la lumière de la Torah
  • La cérémonie de la 'Halaka : la première coupe de cheveux des garçons de trois ans
  • L'étude continue du Zohar et des enseignements du Rachbi
  • Les danses et chants traditionnels autour des feux

Les ségoulot associées à cette Hiloula sont particulièrement puissantes pour trouver l’âme sœur, avoir des enfants et réussir dans l'étude de la Torah.

Coutumes pour la hiloula du Tsadik

La Hiloula de Rabbi Méir Baal Haness

Célébrée le 14 Iyar (Pessah Cheni), la Hiloula de Rabbi Méir Baal Haness attire des milliers de fidèles à son tombeau à Tibériade. Connu comme le "Maître des Miracles", Rabbi Méir est invoqué dans les situations difficiles. Une tradition unique associée à sa Hiloula est le don à la tsédaka accompagné de la formule "Elaha déMéir anéni" (D. de Méir, réponds-moi). Cette pratique est particulièrement efficace pour retrouver des objets perdus, sortir de situations compliquées, la réussite des enfants dans leurs études, la guérison.

La Hiloula de Ra'hel Iménou

Célébrée le 11 'Hechvan, la Hiloula de Ra'hel Iménou au tombeau de Ra'hel à Bethléhem occupe une place unique parmi les Hiloulot. Ra'hel, notre matriarche, est considérée comme l'intermédiaire par excellence du peuple juif, comme il est écrit : "Ra'hel pleure sur ses enfants".

Lors de cette Hiloula on lit des Tehilim, entre autres le chapitre 119, et on prie pour la descendance et l'éducation des enfants, le retour des exilés, la rédemption personnelle et collective ou pour trouver un conjoint. 

La Hiloula du Or Ha'Haïm Hakadoch

Célébrée le 15 Tamouz sur le Mont des Oliviers à Jérusalem, elle est particulièrement propice pour la réussite dans l'étude de la Torah, la parnassa et la protection spirituelle.

La Hiloula du Ari Hakadoch

Célébrée le 5 Av à Tsfat, cette Hiloula est reconnue pour l'élévation spirituelle, la compréhension des secrets de la Torah et la protection contre les forces négatives.

L'importance des Hiloulot 

Ces célébrations continuent aujourd'hui à jouer un rôle central dans la vie spirituelle juive, transcendant les différences entre communautés ashkénazes et séfarades. Elles représentent des moments d'unité exceptionnels où tous les courants du judaïsme se retrouvent avec espoir dans une même ferveur.

L'accès aux lieux saints où sont enterrés ces Tsadikim, lorsqu’il est possible, selon le contexte géo-politique, permet à un nombre croissant de fidèles de participer à leurs Hiloulot. Des associations spécialisées facilitent aujourd'hui les pèlerinages, proposant des voyages organisés depuis le monde entier.

Que le mérite de tous ces Tsadikim continue de protéger et d'intercéder en faveur du peuple juif. Amen !

Tombes des Tsadikim

 

Tsidkat-Eliaou marque les hiloulot mentionnées par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

À l'occasion de la Hiloula de ces grands Tsadikim, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à leur sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après : 
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
 Chaque Tsadik évoqué priera pour vous.

VOIR ICI LES ARTICLES DES HILOULOT SUR NOTRE SITE

Lors de la célébration d'une Hiloula, vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem. 


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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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