Rabbi Its'hak Ben Moché Aboulafia, une vie guidée par la Torah et l'amour d'Israël
Rabbi Its'hak Ben Moché Aboulafia zatsal (1824-1910), appartenait à la vaste et illustre lignée de Rabbins et de kabbalistes du même nom, vivant entre la Syrie et Israël après l'expulsion des Juifs d'Espagne.
L'enfance de Rabbi Its'hak à Damas fut bouleversée par des événements historiques dramatiques. Son père, Rabbi Moché Aboulafia, comptait en effet parmi les 13 Juifs arrêtés et torturés lors de la terrible Affaire de Damas, en 1840. Pour échapper à la mort, il dut se convertir à l'Islam et dénoncer ses proches. C'est sans doute à cette période tragique que le jeune Its'hak, qui déjà manifestait des dons extraordinaires dans l'étude de la Torah, fut envoyé chez son grand-père en Israël, le sage vénéré Rabbi 'Haïm Nissim Aboulafia (connu sous son acrostiche, le 'Hana), alors Rabbin de Tibériade.
Rabbi Its'hak Ben Moché Aboulafia : émissaire de la communauté
Peu après son arrivée à Tibériade, alors qu'il n'avait que 18 ans, mais jouissait déjà d'une réputation de Tsadik, Rabbi Its'hak fut envoyé en mission à Jérusalem pour collecter des fonds pour la communauté. Son érudition impressionna tellement les sages de la Ville Sainte qu'ils lui proposèrent de devenir leur Rabbin. Mais le jeune homme déclina l'offre et retourna à Tibériade. Par la suite, Its'hak, dont l’érudition et le prestige ne cessaient de croître, fut nommé Av Beth Din, Président du tribunal rabbinique de Tibériade. Cette nomination, habituellement réservée à des Rabbins âgés et chevronnés, témoignait de l'estime immense dont jouissait déjà le jeune prodige.
En 1857, le 'Hakham Its'hak, comme on l'appelait alors, fut envoyé à l'étranger pour la première fois, puis une seconde fois en 1862, pour récolter des fonds pour la communauté. Ses voyages le menèrent en Afrique du Nord, notamment à Tunis, à Alger et à Tripoli où il était accueilli avec émotion et respect aussi bien par les communautés juives que par les autorités locales.
En 1863, il revint à Tibériade où il reprit sa place de Rabbin et d'enseignant de Torah, jusqu'à ce qu'en 1870, les Sages de Damas l'invitent à venir diriger la communauté et plus tard à se joindre au Beth Din local.
Certes, Rabbi Its'hak Aboulafia était avant tout un Maître spirituel dont les enseignements continuent d'inspirer des générations, mais sa philosophie touchait tous les aspects de la vie juive. C'est pourquoi son influence s'étendait bien au-delà de son rôle de Rabbin et de Dayan. Il jouait un rôle crucial dans la vie sociale, économique et politique de la communauté juive de Tibériade et de toute la Galilée.
L'engagement social et politique de Rabbi Its'hak Aboulafia
Sensible aux besoins des plus démunis, il mit en place un système de charité efficace, veillant à ce qu'aucun membre de la communauté ne manque du nécessaire. Il créa également un fonds spécial pour racheter les captifs juifs, une action considérée comme particulièrement méritoire dans la tradition juive. Rabbi Its'hak luttait avec acharnement contre la corruption et pour obtenir des droits aux plus pauvres et vulnérables. Il avait notamment décrété une réduction du prix de la viande cachère, malgré la vive opposition des bouchers.
Ses talents diplomatiques étaient aussi reconnus. Il entretenait d'excellentes relations avec les autorités ottomanes, qu'il utilisait habilement pour protéger et promouvoir les intérêts de la communauté juive. Il voyageait à chaque fois que nécessaire pour plaider la cause des Juifs de Terre Sainte, alors sous domination ottomane, auprès du Sultan.
Dans le domaine de l'éducation, Rabbi Its'hak laissa pareillement son empreinte. Il fonda plusieurs yéchivot à Tibériade et dans les environs, attirant des étudiants de tout le monde juif. Ces institutions combinaient l'étude du Talmud, de la halakha et de la Kabbale. Sous sa direction, comme avant lui ses ancêtres, Tibériade connut un véritable renouveau spirituel, devenant un centre majeur d'étude de la Torah. Des pèlerins et des érudits du monde entier affluaient dans la ville, attirés par la réputation de sainteté et de sagesse de Rabbi Its'hak.
Les décisions controversées de Rabbi Its'hak Aboulafia
Rabbi Its'hak était alors l'un des plus grands juges rabbiniques et enseignants du Moyen-Orient à cette époque. Il débattait de halakha avec de nombreux sages de sa génération depuis une position indépendante, ferme et intransigeante, mais souvent controversée. Il rassembla la plupart de ses réponses et certains de ses sermons dans les six volumes de son œuvre maîtresse sur le Talmud, "Pnei Its'hak" (Le Visage d'Its'hak).
La plus grande controverse le concernant touchait à l’une de ses décisions halakhiques, dans laquelle il autorisait un juif à épouser une femme Karaïte, uniquement sur son engagement à observer la Torah, sans procédure de conversion. Cette décision rencontra une forte opposition de la part des rabbins séfarades de Jérusalem, dirigés par le Rabbin Chlomo Eliezer Alfandari, le Rabbin Ya'akov Chaul Elicher et le Rabbin Aharon Bekur Alhadif. La polémique prit fin lorsque le Rabbin Aboulafia lui-même annula ce psak din.
Toutefois, certains Rabbins lui étaient vraiment opposés, et parmi eux le Rav Chalom 'Hai Gagin de Jérusalem. Rabbi Yts'hak rédigea alors en 1878 Lev Nichbar (Cœur brisé) en réponse à leurs critiques.
Les derniers jours de Rabbi Its'hak Aboulafia
Vers la fin de sa vie, Rabbi Its’hak Aboulafia officia un certain temps comme Rabbin dans la ville de Sidon au Liban (aujourd'hui Saïda) avant de revenir à Jérusalem. Dans ses dernières années, malgré une santé déclinante, Rabbi Its'hak continua à enseigner et à guider sa communauté avec la même ferveur qu'à ses débuts. Même sur son lit de mort, il ne cessait de prodiguer conseils et bénédictions à ceux qui venaient le voir, incarnant jusqu'au bout son rôle de guide spirituel.
Le 16 Adar 5670 (27 mars 1910), Rabbi Its'hak Aboulafia quitta ce monde, laissant derrière lui une communauté en deuil, mais profondément enrichie par son influence.
Son tombeau à Tibériade, situé près de celui de Rabbi Méir Baal HaNess, est devenu un lieu de pèlerinage visité chaque année par des milliers de personnes. Beaucoup viennent y prier, demandant l'intercession de ce Grand Sage, et de nombreux témoignages rapportent des guérisons miraculeuses et des réponses aux prières, survenues sur sa tombe.
L'héritage de Rabbi Its'hak Aboulafia continue de vivre à travers ses descendants, qui occupent encore aujourd'hui des positions rabbiniques importantes en Israël et dans la diaspora. Des institutions portant son nom, comme une yéchiva à Tibériade et un kollel à Jérusalem, perpétuent son enseignement.
Chaque année, lors de sa Hiloula organisée auprès de sa tombe à Tibériade, des milliers de personnes se rassemblent pour célébrer sa vie et ses enseignements. C'est l'occasion de raviver la flamme de sa sagesse et de transmettre son message aux nouvelles générations.
Puisse son mérite protéger le peuple d'Israël et hâter l'arrivée du Machia'h...
Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !
Puis, récitez la formule ci-après :
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.
Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
ENVOYEZ-NOUS VITE VOS DEMANDES DE BÉRAKHOT
Prochaines dates de la Hiloula du Rabbi Its'hak Ben Moché Aboulafia zatsal
2025 ► 16 mars
2026 ► 5 mars
DEVENEZ PARTENAIRES EN SOUTENANT NOS ACTIONS, MERCI
Association pour la Torah, l’Enseignement et les Mitsvot |
Paru au Journal Officiel du 01/1990
Aides et secours aux nécessiteux