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Tsadikim

Le Chemin du Tsaddik : Rabbi Avraham Abi'hssira "Baba 'Hana"

Rabbi Avraham Abi'hssira zatsal, affectueusement surnommé "Baba 'Hana", était un des grands Sages du judaïsme marocain et israélien du 20ᵉ siècle. Né en 1915 à Rissani, au cœur du Maroc, il grandit bercé par les traditions ancestrales de la prestigieuse lignée des Abi'hssira. Dès son plus jeune âge, Avraham fut imprégné de l'atmosphère de Torah qui régnait dans sa famille de Tsadikim. Son père, Rabbi Yits'hak, connu sous le nom de "Baba 'Haki", était le frère du célèbre Sidna Baba Salé. Cette filiation illustre remontait jusqu'à l'Abir Yaacov, Rabbi Yaacov Abi'hssira, son arrière-grand-père, dont la sagesse rayonne encore sur toute la communauté.

La mère de Rabbi Yits'hak, Esther, était la fille de Rabbi David, fils aîné de Rabbi Massoud. Rabbi David Abi'hssira, surnommé "Baba Do" ou "Atérèt Rochénou", était, lui aussi, un grand Tsadik. Il fut le sandak (parrain) d'Avraham et c'est à ses côtés qu'enfant, Rabbi Yits'hak fit ses premiers pas au Beth Hamidrach et à la synagogue, développant un lien profond avec son grand-père maternel qui n’avait pas eu de fils et le chérissait particulièrement. Baba Salé lui-même témoigna de la ressemblance frappante entre Avraham et Rabbi David, tant au plan physique que spirituel, au point que Baba Salé décrivit Avraham comme le "Ziv Ikonin" (sosie) de Rabbi David zt”l. Hélas, ce grand sage fut tragiquement assassiné par le gouvernement marocain en 1919, alors que le petit Avraham n’avait que cinq ans.

Une jeunesse éclairée de Torah

Le Tsadik dans sa jeunesseLe jeune Avraham grandit donc dans la lumière de ces géants en Torah, façonné par leur exemple et leur enseignement. À l'âge de 15 ans, le 1ᵉʳ juillet 1930 (5 Tamouz 5690), Rabbi Avraham Abi'hssira, épousa sa cousine Ra’hma, fille aînée de Baba Salé, à Boudnib. Née en Tevet 5680 (1920) au Tafilalet, Ra’hma n'avait que dix ans, mais ce mariage précoce était conforme aux coutumes de l'époque dans certaines communautés marocaines, et scella l'union de deux branches de cette famille d’exception. Après son mariage, Avraham poursuivit ses études talmudiques avec ferveur. Aux côtés de son cousin et beau-frère, Rabbi Méir Abi'hssira, il fréquenta les yéchivot, d'abord à Boudnib, puis à Erfoud. 

Rabbi Avraham Abi'hssira en Israël

En 1949, à l'âge de 34 ans, Rabbi Avraham fit le grand voyage vers la Terre Promise. Accompagné de son père Rabbi Yits'hak et de sa famille, il s'installa à Yavné, une petite ville du sud d'Israël, connue pour y avoir accueilli des siècles plus tôt, Rabban Yo’hanan Ben Zakkaï et les Sages du Sanhédrin. Très vite, il se mit au service de sa communauté en tant que Rabbin, un rôle qu'il assuma avec dévouement pendant deux décennies, rendant à Yavné les bases d’une ville de Torah et d’étude. L'arrivée de Baba Salé en Israël en 1951 marqua un tournant dans la vie d'Avraham. Avec le soutien et l'encouragement de son illustre oncle et beau-père, il fonda un Talmud Torah et une yéchiva nommée "Bet Tsadikim Yaamod". Il créa également des salles d'étude, des maisons d'étude "Torah Or" et des kollelim pour les étudiants mariés. Ces institutions devinrent rapidement des phares de l'étude de la Torah, attirant des dizaines d'élèves de tout le pays et du Maroc.

En ces temps en Israël, jeune état en pleine construction, il n’était pas facile de faire bâtir des institutions religieuses, mais Rabbi Avraham a même réussi à établir un grand Mikvé à Yavné pour assurer la pureté familiale du peuple d’Israël. Son engagement envers l'éducation juive était total, et de ces institutions sortirent de grands érudits en Torah. En plus de son rôle d'enseignant et de guide spirituel, Rabbi Avraham était un mohel expert, perpétuant ainsi la tradition millénaire de l'alliance d'Abraham. Il refusait d’être payé pour cette mitsva, et bien souvent, c'est lui qui remettait un don aux jeunes parents.

L’hospitalité et la charité de Baba ‘Hana et Mama Ra’hma

La vie de Rabbi Avraham fut marquée par son dévouement et son hospitalité envers sa communauté et sa famille. Lorsque Baba Salé revint définitivement en Israël en 1964, il l'accueillit chez lui à nouveau, pourvoyant à tous ses besoins avec un amour et un respect filial exemplaires. Plus tard, il reçut aussi son cousin Rabbi Méir durant plusieurs mois, lors de son immigration. 

La maison de Rabbi Avraham et de la Rabbanit Ra’hma était toujours ouverte à tous, sans distinction entre riches et pauvres, et quiconque en avait besoin, trouvait ici toute l’aide  possible. La pratique de la tsédaka était son quotidien et il encourageait ses disciples à faire de même. Un de ses enseignements à ce sujet est que la mitsva de la charité (tsédaka) est inscrite sur le front de celui qui la réalise et ne s’efface jamais. Voici comment Rabbi Avraham l’expliquait dans ses cours : “Le verset dit : "L'Éternel nous a ordonné d'accomplir toutes ces lois... et ce sera un mérite pour nous" (Deutéronome 6:24-25). Cela nous apprend que, contrairement aux autres mitsvot (commandements), la tsédaka a une particularité unique : lorsqu'une personne accomplit une mitsva, celle-ci est inscrite sur son front. Mais dès qu'elle accomplit une nouvelle mitsva, la précédente s’efface pour laisser place à la dernière. Toutefois, la mitsva de tsédaka est différente : elle ne s’efface jamais! C'est pourquoi il est recommandé de donner de la tsédaka avant la prière, comme le dit le verset : "Par la justice, je contemplerai Ta face" (Psaumes 17:15). Ainsi, lorsqu’une personne se tient en prière, et que les anges accusateurs cherchent à l’empêcher d’être exaucée, ils verront la tsédaka inscrite sur son front et ne pourront plus l’accuser. Sa prière sera alors acceptée avec bienveillance. (“Toldot Avraham", Éd. du Rabbin Avraham Mougrabi, Jérusalem, 1980, publié en hébreu sur le site ‘Hakham Hayom)

Action choc pour le respect du Chabbat

Rabbi Avraham ne craignait pas de compromettre son statut, pour faire respecter les mitsvot. Le respect du Chabbat lui importait particulièrement. A Yavné, il fut fortement attristé d’apprendre qu’un membre de la communauté ouvrait son commerce le jour du Chabbat. Malgré ses demandes répétées, l’homme refusait de céder, alors Rabbi Avraham demanda à tous les fidèles de venir le Chabbat réciter ensemble des Tehilim devant le magasin du réfractaire. Après cette action choc, il n’a plus jamais travaillé le Chabbat.  

Sidna Baba Salé avec son neveu

La perte de deux grands Tsadikim

En 1970, le décès subit de Rabbi Yts’hak dans un terrible accident de voiture, bouleverse la communauté de Ramla et tout le peuple d’Israël, qui perdait Baba ‘Haki, un de ses plus précieux Tsadikim. Rabbi Avraham cède alors à l'appel insistant de sa communauté, qui l’assure que telle était la volonté de son père, et déménage à Ramlé pour lui succéder en tant que Grand rabbin de la ville. Il occupe ce poste avec sagesse, modestie et compassion jusqu'à son propre décès prématuré, à peine quatre ans plus tard, le 22 Kislev 5734 (17 décembre 1973) après une longue lutte contre une maladie qui lui causait de terribles douleurs. Son épouse Ra’hma est décédée à la fin de Souccot 5771 (septembre 2010). 

L'enseignement du Tsadik Rabbi Avraham Abi’hssira zt”l

L'héritage de Rabbi Avraham Abi'hssira perdure par l’œuvre de ses fils. Rabbi Yaakov a établi une yéchiva et un kollel à Ramlé en sa mémoire, tandis que Rabbi David a créé une synagogue et une maison d'étude à Ré'hovot. Dans presque toutes les villes du pays, des synagogues portent son nom. Ces institutions et ses nombreux étudiants perpétuent l'esprit d'étude et de piété qui caractérisait Rabbi Avraham. 

Les enseignements du TsadikToldot Avraham

Après sa disparition, on retrouva tous ses écrits, des cahiers et des feuillets sur lesquels il rédigeait ses cours de Torah, trop modeste pour les publier de son vivant. Ses enseignements ont été compilés dans l'ouvrage "Toldot Avraham", publié par le Rabbin Avraham Mougrabi. Gendre de rabbi Avraham Abi’hssira zt'l, le Rav Mougrabi est aussi l'arrière-petit-fils de Baba Salé zt'l, par son père. Il est apparenté à la famille Abi’hssira tant du côté de sa femme que de son propre côté. Il est l’auteur de nombreux livres sur la famille Abi’hssira, et notamment de deux ouvrages sur son beau-père : Echel Avraham et Toldot Avraham. Il y rapporte les très nombreux enseignements de Rabbi Avraham Abi’hssira, et cette œuvre impressionnante nous montre toute l’étendue de l’érudition de ce grand Sage. En voici deux exemples :

La Ménorah
Le sage parle de l'amour d'Israël et enseigne une leçon tirée de la Ménorah (le candélabre d'or du Temple) : pour mériter la sagesse de la Torah, il faut être unis. Le verset dit : "Tu feras un candélabre d'or pur, il sera façonné d'une seule pièce" (Exode 25:31). Rabbi Abraham Abi'hssira ajoute une explication personnelle : la Ménorah symbolise la sagesse, comme l'ont dit nos sages : "La table est au nord et la Ménorah au sud ; celui qui veut devenir sage doit se tourner vers le sud" (Talmud, Baba Batra 25b). De plus, puisque la Ménorah est faite d'un seul bloc, cela nous enseigne que pour préserver la Torah, le peuple d'Israël doit être uni comme une seule entité. "Toldot Avraham", page 74

L'étude de la Torah
Rabbi Abraham Abi'hssira donne une explication sur le mot "עמל" (amal), qui signifie l'effort, en suggérant une lecture sous forme d'acronyme : "ללמוד על מנת ללמד" – Apprendre afin d’enseigner.

Le verset dit : "L'homme est né pour le labeur" (Job 5:7). Le Talmud s'interroge : de quel labeur s'agit-il ? Est-ce celui de la parole ("amal peh", c'est-à-dire l’effort du langage) ou bien celui du travail manuel ("amal melakha") ?

Un autre verset éclaire la question : "L'âme du travailleur peine pour lui, car sa bouche l'y contraint" (Proverbes 16:26). On comprend alors qu’il s'agit de l'effort du langage.

Mais cet effort concerne-t-il la Torah ou toute autre parole ? Le verset "Ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche" (Josué 1:8) nous enseigne que c’est bien l’étude de la Torah qui est visée. Ainsi, l’homme est créé pour se fatiguer en paroles de Torah, mais pas seulement pour lui-même : il doit aussi enseigner aux autres. C'est pourquoi עמל (amal) peut être compris comme "Apprendre afin d’enseigner" (Lilmod Al Menát Lelaméd). "Toldot Avraham", page 223

Ces deux enseignements sont issus du livre Toldot Avraham (Éd. du Rabbin Avraham Mougrabi, Jérusalem, 1980), et ont été publiés en hébreu sur le site ‘Hakham Hayom (Un jour, un Sage). 

Le Kever du Tsadik à Lod en Israël

Grand Rabbin de Ramlé-Lod, gendre et neveu de Sidna Baba Salé, Rabbi Avraham Abi'hssira est l'un des plus grands Tsadikim qui s'est élevé parmi le peuple d'Israël, et, malgré sa grandeur et son immense sainteté, a toujours agi avec la plus grande humilité. II est considéré comme l'un des piliers du renouveau de la Torah séfarade en Israël au XXe siècle, ayant contribué significativement à la reconstruction de la vie juive traditionnelle après l'immigration massive des Juifs marocains en Israël. Sa Hiloula est célébrée le 22 Kislev, et nous prions pour que son grand mérite protège tout le peuple d'Israël.

 

Dates de la Hiloula du Tsadik

 

Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire,  à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après : 
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.

Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem. 


ENVOYEZ-NOUS VITE VOS DEMANDES DE BÉRAKHOT

 

Prochaines dates de la Hiloula de Rabbi Avraham Abi'hssira zatsal, dit Baba 'Hana

2025 ► 12 décembre

2026 ► 2 décembre

 

 

 

 

 

 

 

 
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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