ב"ה
Tsadikim

La vie et l’œuvre de Rav Moché Feinstein zatsal

La vie du Grand Tsadik

Il refusait systématiquement tout cadeau, même de ses proches; il vivait dans un appartement modeste et prenait les transports en commun, il ne fermait jamais sa porte aux personnes venues le consulter, répondait au téléphone jour et nuit, il préférait les bancs de la yéchiva aux places d’honneur qu’on lui réservait, le Rav Moché Feinstein zatsal était un véritable Tsadik. Il fut aussi et surtout l’un des plus grands décisionnaires halakhiques et Maîtres de la Torah du XXe siècle. 

Rav Moché Feinstein zatsal , né le 7 Adar 5655 (3 mars 1895) à Uzda, près de Minsk, en Biélorussie, alors sous domination russe, était le fils du Rav David Feinstein zl”t, Rabbin de la ville. Sa famille descend du Grand Rabbi Yom Tov Lipman, dont les commentaires sont imprimés dans la Guémara.

Un jeune Rabbin prometteur

Dès son plus jeune âge, Rav Moché Feinstein manifesta une aptitude dans l’étude de la Torah. Il étudia sous la direction de son père ainsi que dans les prestigieuses yéchivot de Sloutsk, Shklov et Amstislav. À l’âge adulte, il fut nommé Rabbin de Lubań, une fonction qu’il occupa durant seize ans. Cependant, face aux pressions du régime soviétique qui menaçait la pratique religieuse, il quitta l’Union Soviétique en 1936 et s’installa avec sa famille aux États-Unis.

Arrivé à New York, il devint Roch Yéchiva de la Yéchiva Mesivta Tiféret Yeroushalaim, située dans le Lower East Side de Manhattan. Plus tard, il ouvrit une branche de cette yéchiva à Staten Island, dirigée aujourd’hui par son fils, le Rav Réouven Feinstein, tandis que son autre fils, le Rav Dovid Feinstein zt”l, dirigeait celle de Manhattan jusqu’à son décès. Rav Feinstein joua également un rôle actif dans l’éducation juive en dirigeant le ‘Hinoukh Atsmaï, un réseau d’institutions religieuses indépendantes en Israël. L’étude de la Torah était à la base de toutes ses activités. 

Un grand Tsadik en Amérique du NordUne influence halakhique sur le judaïsme américain

Rav Moché Feinstein zatsal fut une autorité halakhique incontestée, mondialement reconnue pour sa clarté d’analyse et sa profonde érudition. Il fut président de la Moétzet Guedolei HaTorah de l’Agoudat Israël d’Amérique et de l’Union des Rabbins orthodoxes des États-Unis et du Canada. Reb Moché a servi de pont entre le monde des yéchivot d'Europe de l'Est et la réalité américaine.

Le Rav Feinstein a en effet joué un rôle essentiel dans la reconstruction du judaïsme orthodoxe aux États-Unis après la Shoah. Il a contribué à établir un réseau de yéchivot de très haut niveau, il a guidé l'intégration des juifs orthodoxes dans la société américaine tout en préservant leur identité religieuse, et il a aidé à standardiser de nombreuses pratiques casher qui sont encore suivies aujourd'hui. Son influence sur la halakha moderne est immense : ses responsa, compilées dans l’ouvrage magistral Igrot Moché , apportèrent des réponses aux questions nouvelles et complexes qui se posaient aux Juifs du monde entier, notamment concernant le judaïsme en Amérique et les défis de la vie moderne au début du siècle. La plus grande notoriété de Rav Feinstein découle de toute une vie passée à répondre à ces questions. Il en écrivit environ deux mille, marquant son époque par des décisions novatrices, toujours ancrées dans la Torah.

Le Rav Feinstein a traité de sujets aussi variés que la vie juive en diaspora, la médecine, le travail et la pratique religieuse dans un monde moderne, notamment :

  • Sur l'insémination artificielle : Il l'a permise sous certaines conditions, ouvrant la voie à l'utilisation des technologies médicales modernes.
  • Sur les greffes d'organes : Il a permis les transplantations pour sauver des vies, tout en établissant des critères précis.
  • Sur le ‘halav stam (lait non surveillé) : Il a autorisé la consommation du lait commercial aux États-Unis, considérant que les régulations gouvernementales garantissaient sa cacherout. Il a toutefois dénoncé la cruauté des pratiques d’élevages, surtout celles des veaux, rappelant que l’interdiction de Tsaar baalei ‘haim, la souffrance animale, était un commandement de la Torah et que rien ne justifiait les sévices endurés par les animaux pour la consommation.
  • Sur le travail des femmes : Il a reconnu la légitimité du travail féminin dans la société moderne tout en soulignant l'importance de préserver les valeurs familiales traditionnelles.

L'ouvrage magistral du TsadikDes relations avec les plus grands Rabbins

Le Rav Feinstein entretenait des relations complexes et riches avec ses contemporains. Il a eu avec le Rav Yosef Eliaou Henkin une collaboration étroite sur de nombreuses questions halakhiques ; une amitié proche datant de leurs années en Europe le liait aussi au Rav Yaakov Kamenetsky. Avec le Rav Aharon Kotler, il tissa une alliance importante pour établir le monde de la Torah aux États-Unis et avec le Satmar Rebbe, malgré de grands désaccords idéologiques, un respect mutuel profond régnait.

L'œuvre écrite du Rav Moché Feinstein 

Les premiers écrits du Rav Moché Feinstein, rédigés durant sa jeunesse en Russie, notamment un commentaire approfondi sur le Talmud de Jérusalem, connurent un destin tragique : confisqués et détruits par les autorités soviétiques. Cette perte n'a pas empêché son influence de rayonner à travers ses œuvres ultérieures qui continuent d'éclairer le monde de la halakha.

Son empreinte reste particulièrement visible dans le domaine médical, où ses décisions concernant la définition de la mort cérébrale, ses positions nuancées sur la contraception et ses avis précis sur les traitements médicaux pendant Chabbat guident encore aujourd'hui de nombreux praticiens et fidèles. La vie communautaire juive contemporaine porte également la marque de sa sagesse, à travers ses directives sur l'établissement du erouv dans les métropoles modernes, sa vision structurante de l'éducation juive orthodoxe et les standards de cacherout qu'il a contribué à définir.

Sa méthodologie halakhique se distinguait par une approche équilibrée, alliant rigueur intellectuelle et flexibilité pragmatique. Le Rav Feinstein excellait dans l'art de concilier les exigences de la Torah avec les réalités socio-économiques de son temps, tout en plaçant la dignité humaine au cœur de ses décisions.

Un exemple vivant des valeurs de la Torah

Avec le Rav Ovadia Yossef à New YorkAu-delà de ses écrits et de son érudition exceptionnelle, Reb Moché incarnait véritablement les valeurs qu'il enseignait. Son quotidien, émaillé d'innombrables gestes de bonté et d'attention, révélait avec éloquence la profondeur de son caractère. Son humilité extraordinaire frappait tous ceux qui le rencontraient - ce géant de la Torah se comportait avec une simplicité désarmante, ne cherchant jamais les honneurs malgré son statut incontesté. Sa sensibilité aux besoins d'autrui se manifestait dans sa capacité à percevoir, souvent avant même qu'elles ne soient exprimées, les difficultés de ceux qui l'approchaient.

Le dévouement total qu'il vouait à sa communauté se traduisait par une disponibilité sans faille, jour et nuit, pour répondre aux questions halakhiques, offrir des conseils ou simplement écouter. Malgré son influence considérable, il conservait un mode de vie d'une simplicité remarquable, fidèle aux valeurs d'austérité et de modestie qu'il prêchait. Ce qui touchait peut-être le plus ceux qui le côtoyaient était son accessibilité permanente - grands érudits comme simples fidèles pouvaient s'adresser à lui, certains de trouver une oreille attentive et un cœur compréhensif. Ces qualités, illustrées quotidiennement dans les moindres aspects de sa vie, faisaient de Reb Moché non seulement un guide spirituel exceptionnel, mais aussi un modèle vivant de l'idéal juif. Voici quelques anecdotes pour démontrer quel Tsadik incroyable il était… 

Prendre le métro : 3 mitsvot

Dans les années 1960-70, alors que le Rav Feinstein était déjà reconnu comme le plus grand décisionnaire de sa génération, il continuait à prendre le métro quotidiennement. Un jour d'hiver particulièrement froid, un de ses élèves le croisa dans le métro et fut stupéfait de le voir étudier, imperturbable, malgré la cohue. L'élève insista pour lui offrir des trajets en voiture à l'avenir, argumentant que cela serait plus respectueux de son statut. Le Rav sourit et répondit : "Dans le métro, je peux accomplir trois mitsvot simultanément : je peux étudier tranquillement, je ne dérange personne pour me rendre service, et je sanctifie le nom divin quand les gens voient qu'un Rabbin voyage modestement comme tout le monde."

Le mariage et la limousine

Une famille fortunée de Manhattan organisait le mariage de leur fille et tenait absolument à ce que le Rav Feinstein honore l'événement de sa présence. Ils envoyèrent une luxueuse limousine avec chauffeur pour le chercher. Le Rav refusa poliment et prit le bus. Plus tard, il expliqua à ses proches : "Si j'acceptais la limousine aujourd'hui, demain une famille modeste se sentirait obligée de dépenser un argent qu'elle n'a pas pour m'offrir le même traitement. Je ne veux pas créer de nouvelles obligations financières pour la communauté."

Disponibilité 24/7

Même à plus de 80 ans, le Rav gardait un téléphone près de son lit. Une nuit, vers 2 heures du matin, une femme appela en pleurs : son mari menaçait de quitter le domicile conjugal suite à une dispute. Le Rav passa plus d'une heure au téléphone, écoutant et conseillant le couple, jusqu'à ce que la situation s'apaise. Le lendemain matin, sa famille le trouva épuisé et le supplia de ne plus répondre si tard. Il répondit : "Comment pourrais-je dormir tranquillement sachant qu'une famille juive est en train de se déchirer ? Le sommeil peut attendre, la paix dans un foyer ne peut pas."

Les femmes de ménage

Un jour, le Rav remarqua que les tables de la salle d'étude étaient particulièrement en désordre : papiers, gobelets usagés, livres non rangés... Il rassembla tous les étudiants et, au lieu de les réprimander, il commença lui-même à nettoyer. Horrifiés de voir leur Maître effectuer cette tâche, les étudiants se précipitèrent pour l'aider. Il leur dit alors : "Les femmes de ménage sont aussi des créatures de D. Si nous ne respectons pas leur travail, comment pouvons-nous prétendre respecter la Torah ?"

Le Rav étudie la Torah

La simplicité et la modestie

Bien que des sommes importantes passaient entre ses mains pour la tsédaka, le Rav vivait dans un modeste appartement de deux pièces. Un jour, un homme d'affaires proposa de lui acheter un appartement plus grand. Le Rav répondit : "Mon appartement actuel a tout ce dont j'ai besoin : un endroit pour dormir, un endroit pour étudier, et un endroit pour recevoir ceux qui viennent me consulter. Tout le reste serait du luxe superflu."

Le restaurant le moins cher

Un groupe d'étudiants fut surpris de voir le Rav manger dans un petit restaurant casher très basique du Lower East Side. L'un d'eux lui demanda pourquoi il ne fréquentait pas les établissements plus raffinés qui l'invitaient régulièrement. Le Rav expliqua : "Si je mangeais dans des restaurants luxueux, mes étudiants pourraient penser qu'il est normal de dépenser beaucoup d'argent pour la nourriture. Je préfère manger là où même l'étudiant le plus pauvre peut se permettre de venir."

L'épreuve de la célébrité

Dans les années 1970, un magazine juif voulut faire sa couverture avec sa photo. Le Rav refusa catégoriquement : "La Torah que j'enseigne est importante, pas mon visage. Mettez plutôt en couverture une photo d'un Séfer Torah ou d'une yéchiva." Quand on publia un livre en son honneur, il demanda que son prix soit maintenu le plus bas possible pour que les étudiants puissent se le procurer facilement.

La visite médicale

Lors d'une visite chez le médecin, celui-ci, impressionné par sa réputation, voulut lui donner la priorité sur les autres patients. Le Rav refusa fermement : "La maladie ne fait pas de différence entre un Rabbin et les autres, pourquoi le traitement devrait-il en faire ?"

Le respect des convertis

Une fois, il entendit quelqu'un faire une remarque désobligeante sur un converti. Le Rav intervint immédiatement : "La Torah nous ordonne d'aimer le converti. Ce n'est pas une suggestion, c'est un commandement positif de la Torah, aussi important que la mise des téfilin."

L’enterrement bouleversant de Reb Moché Feinstein

Rav Moché Feinstein quitta ce monde le 13 Adar II 5746 (23 mars 1986). Fait remarquable, le verset correspondant à cette année dans la Torah est : « Or, lorsque Moïse eut achevé de transcrire les paroles de cette loi sur un livre, jusqu'au bout » (Dévarim 31:24), ce que beaucoup interprétèrent comme une allusion à son immense contribution à la transmission de la Torah.

Le Kever du Tsadik à Jérusalem

Il fut reconnu par ses contemporains comme le Gadol Hador, y compris par des figures de stature exceptionnelle telles que le Steipler, Rav Aharon Kotler, Rav Yaakov Kamenetsky et Rav Yossef Chalom Elyachiv. Son humilité était légendaire, et malgré son immense érudition, il faisait preuve d’une douceur et d’une patience infinies envers chacun. 

Ses funérailles en Israël furent l’un des plus grands rassemblements de l’époque, avec environ 300 000 participants, faisant écho aux temps bibliques. En raison de problèmes mécaniques sur l’avion transportant son cercueil, son enterrement avait été retardé d’une journée, et se déroula le jour de Chouchan Pourim. Rav Chlomo Zalman Auerbach refusa de faire son éloge funèbre en affirmant : « Qui suis-je pour parler de lui ? J’ai étudié ses livres, j’étais son élève. » 

Rav Feinstein repose aujourd’hui au Har HaMenou'hot à Jérusalem, aux côtés de grands Maîtres de la Torah tels que son Rav, le Rav Isser Zalman Meltzer, son ami Rav Aharon Kotler, son gendre Rav Moché Schisgal et le Belzer Rebbe, R

 

Date de la hioula ru Tsadik

Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire,  à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après : 
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.

Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem. 

 

Jérusalem


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Prochaines dates de la hiloula du Tsadik Rabbi Moché Feinstein zatsal

2025  ►13 mars

2026 ► 2 mars

 

 

 

 

 

 

 

 
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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