Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulay : le 'Hida Hakadoch
Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulay ztasal, plus communément connu sous le nom de 'Hida, son acrostiche, est l'une des figures les plus emblématiques du judaïsme séfarade du XVIIIe siècle. Né en 1724 à Jérusalem, il est issu d'une lignée rabbinique prestigieuse, descendant de Rabbi Abraham Azoulay, un grand sage et kabbaliste expulsé d'Espagne en 1492. Sa vie, marquée par une érudition exceptionnelle, des voyages à travers le monde, et une production littéraire prolifique, continue d'inspirer des générations de Juifs.
Le 'Hida Hakadoch : un orphelin nourri de Torah
Dès son plus jeune âge, le 'Hida a montré des aptitudes remarquables pour l'étude de la Torah. À huit ans, il perdit sa mère, mais déjà, il s’intéressait intensément à l'étude. Il fut formé par certains des plus grands Sages de Jérusalem, tels que Rabbi Yona Navon et Rabbi 'Haïm Ben Attar, connu sous le nom d'Or Ha'Haïm HaKadoch. Ces maîtres influencèrent profondément sa pensée, combinant halakha et kabbale dans ses écrits.
Le 'Hida se distinguait par sa capacité à synthétiser des idées complexes et à les rendre accessibles. Son engagement envers l'étude et l'enseignement de la Torah lui valut une réputation grandissante au sein de la communauté juive.
Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulay voyage
En 1755, à l'âge de 31 ans, le 'Hida fut choisi comme émissaire pour représenter la communauté juive d'Hébron en Europe. Ce rôle l'amena à entreprendre plusieurs voyages à travers l'Europe, l'Afrique du Nord et le Proche-Orient, visitant des communautés juives et collectant des fonds pour soutenir celles d'Erets Israël. Ces missions lui permirent de tisser des liens avec des érudits et des Rabbins, renforçant ainsi l'unité du peuple juif malgré les distances géographiques.
Lors de ses voyages, le 'Hida fut confronté à de nombreux défis, mais aussi à des rencontres mémorables. À Constantinople, il fut nommé à la tête d'une délégation pour résoudre un conflit communautaire, démontrant ses talents de diplomate. En Égypte, il impressionna les communautés locales par sa sagesse et sa piété.
Une anecdote célèbre raconte qu'une fois, lors de son passage à Livourne, il fut invité à donner une conférence sur la Kabbale. Le public, composé de Rabbins et d'érudits, était si captivé par son discours que certains d'entre eux pleurèrent d'émotion. Ce moment marqua le début de son influence à Livourne, où il s'établit plus tard.
Les ouvrages du 'Hida
Le 'Hida était un écrivain très fécond. Il a rédigé plus de 70 ouvrages sur des sujets tels que la halakha, la kabbale, et la bibliographie juive. Parmi ses œuvres majeures, on trouve :
- Chem HaGuédolim : Un dictionnaire biographique des grands Rabbins et de leurs œuvres, qui reste une référence incontournable pour les chercheurs. Dans cet ouvrage, il ne se contente pas de lister les Rabbins, mais il offre également des anecdotes et des réflexions sur leur vie et leur œuvre.
- Birké Yossef : Commentaires sur le Choul’han Aroukh, intégrant des éléments kabbalistiques pour enrichir les décisions halakhiques. Le 'Hida y aborde des questions pratiques et spirituelles, soulignant l'importance de la dimension mystique dans la pratique quotidienne.
- Ma'agal Tov : Journal de ses voyages, offrant un aperçu unique de ses interactions avec diverses communautés juives et non-juives. Dans cet ouvrage, il décrit non seulement les lieux qu'il a visités, mais aussi les personnes qu'il a rencontrées, leurs coutumes et leurs défis.
- Avodat HaKodech : Un traité de Kabbale pratique, où il expose des concepts mystiques de manière accessible. Il y enseigne des pratiques spirituelles que les individus peuvent intégrer dans leur vie quotidienne.
Son style d'écriture se distingue par une érudition profonde et une clarté d'expression, rendant ses œuvres abordables et utiles. Le 'Hida était également un bibliophile passionné, et il consacra une partie de sa vie à la recherche et à la préservation de manuscrits anciens. Sa quête de connaissances le conduisit à explorer des bibliothèques à travers l'Europe, où il découvrit des trésors littéraires oubliés.
Le 'Hida : étude de la Torah et pratique des mitsvot
Le 'Hida était non seulement un érudit, mais aussi un maître spirituel. Il enseignait que l'étude de la Torah devait être accompagnée d'une vie de piété et de bonnes actions. Il croyait fermement en l'importance de la Kabbale pour comprendre les dimensions spirituelles de la Torah et intégrait souvent des enseignements mystiques dans ses décisions halakhiques.
Le 'Hida était particulièrement versé en gematria (interprétation numérique des mots hébreux) et les ségoulot (remèdes spirituels), qu'il considérait comme des moyens d'approfondir la compréhension de la Torah et d'améliorer la vie quotidienne. Par exemple, il enseignait que le nombre 18, représentant la vie (Chaï), était porteur de bénédictions et de protection. Il encourageait ses disciples à réciter des prières spéciales et à accomplir des mitsvot en lien avec des nombres significatifs pour attirer des bénédictions divines.
L'importance de l'unité du peuple juif
Une autre leçon essentielle du 'Hida était l'importance de l'unité parmi le peuple juif. Dans ses écrits, il soulignait que les divisions entre les différentes communautés juives étaient contraires à la volonté divine. Il incitait toujours au dialogue et à la coopération entre les communautés séfarades et ashkénazes, affirmant que chaque groupe avait sa propre contribution à apporter à l'ensemble du peuple juif.
Les dernières années du 'Hida
Après ses voyages, le 'Hida s'installa à Livourne, en Italie, où il passa les dernières années de sa vie. Livourne, avec sa communauté juive florissante, offrit au 'Hida un environnement propice à la poursuite de ses activités intellectuelles et spirituelles. Il y continua d'écrire et d'enseigner jusqu'à sa mort en 1806.
Le retour du 'Hida en Terre Sainte : une odyssée posthume
Plus d'un siècle et demi après sa disparition, le 'Hida allait accomplir un dernier voyage, aussi extraordinaire que ceux qui avaient jalonné sa vie. En 1956, soit 150 ans après sa mort, les ossements de Rabbi ‘Haïm Yossef David Azoulay furent rapatriés de Livourne à Jérusalem, dans une opération empreinte de mystère et de prodiges. L'initiative de ce transfert revint au Professeur Nakhon, membre éminent de la communauté juive italienne. Obtenant l'accord des autorités italiennes sous condition de discrétion, il orchestra l'exhumation secrète de la dépouille du 'Hida. Le voyage qui s'ensuivit, probablement par voie aérienne, ramena le grand sage sur la terre qu'il avait tant chérie.
À l'arrivée à Jérusalem, dans le quartier de Sanhédria, une scène digne des récits talmudiques se déroula. Dans la chambre de purification, quatre personnes étaient présentes, Rabbi Its’hak Abi’hssira - Baba ‘Haki, le frère de Baba Salé -, le professeur Nakhon, le menuisier, et le Rav Mordékhaï Eliahou, futur Grand Rabbin séfarade d'Israël. Lorsque Rav Eliahou entreprit d'ouvrir le cercueil, un phénomène inexplicable se produisit : un grand bruit retentit et les ossements chutèrent d'eux-mêmes d'une caisse supérieure vers le cercueil principal. Plus stupéfiant encore, lorsque Rav Eliahou examina la dépouille, il découvrit que le squelette du 'Hida était intact, comme si le temps n'avait eu aucune prise sur lui. Cette préservation miraculeuse, 150 ans après sa mort, fut interprétée comme un signe de la sainteté exceptionnelle du 'Hida. Ce retour du 'Hida en Erets Israël, marqué par des événements miraculeux, renforça encore davantage l'aura mystique entourant ce grand sage.
Aujourd'hui, sa tombe à Jérusalem est un lieu de pèlerinage où de nombreux fidèles viennent prier et demander l'intercession de celui qui, même dans la mort, continue d'inspirer et de protéger le peuple juif.
Ainsi s'acheva le dernier voyage du 'Hida, une odyssée posthume qui, à l'image de sa vie, transcenda les frontières du temps et de l'espace, unissant une fois de plus la diaspora à la Terre d'Israël.
Héritage et influence du 'Hida
L'héritage du 'Hida est immense. Ses œuvres continuent d'être étudiées dans les yéchivot du monde entier et ses enseignements influencent encore les décisions halakhiques contemporaines. Sa vie exemplaire, marquée par une quête incessante de connaissance et de vérité, reste une source d'inspiration pour ceux qui cherchent à allier érudition et spiritualité.
Le 'Hida a également joué un rôle crucial dans la popularisation de la Kabbale au sein des communautés juives séfarades et ashkénazes. Ses écrits ont ouvert la voie à une compréhension plus accessible des concepts kabbalistiques, permettant à un plus grand nombre de personnes de s'engager dans l'étude de la mystique juive. Ses enseignements sur la prière, la méditation et la contemplation spirituelle ont eu un impact durable sur la pratique juive moderne.
Rabbi ‘Haïm Yossef David Azoulay incarne l'esprit du judaïsme séfarade à son apogée. Par son érudition, sa piété et son engagement pour l'unité du peuple juif, il a laissé une marque indélébile dans l'histoire juive. Ses enseignements continuent de résonner dans le cœur de ceux qui aspirent à une vie de Torah, de sagesse et de dévotion.
Que le mérite du 'Hida Hakadoch continue à protéger le peuple d'Israël et à inspirer les générations futures dans leur service divin.
Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !
Puis, récitez la formule ci-après :
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.
Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
ENVOYEZ-NOUS VITE VOS DEMANDES DE BÉRAKHOT
Prochaines dates de la Hiloula de Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulay, le 'Hida Hakadoch
2025 ► 11 février
2026 ► 28 février
Exemple de pèlerinage effectué par Tsidkat-Eliaou sur la tombe du 'Hida Hakadoch,
à l’occasion de sa hiloula, le 11 Adar.
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Association pour la Torah, l’Enseignement et les Mitsvot |
Paru au Journal Officiel du 01/1990
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