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Tsadikim

L'héritage spirituel de Rabbi 'Haïm Pinto Hagadol (d’Essaouira): Un Tsadik vénéré pour sa sagesse intemporelle

Mausolée du Tsadik

Le 15 Tamouz 5509 (juillet 1749), un Chabbat, Parachat Pin’has, dans la ville côtière d'Agadir au Maroc, naquit Rabbi 'Haïm Pinto zatsal, destiné à devenir l'un des plus grands sages du judaïsme marocain. Fils de Rabbi Chlomo Pinto, ‘Haïm était l'héritier d'une illustre lignée de Rabbins remontant jusqu'à Rabbi Yochiahou Pinto (1565-1648), connu sous son acrostiche de Rif de Ein Yaakov. Sa venue au monde coïncida avec la Hiloula de Rabbi 'Haïm Ben Attar, un signe que beaucoup interprétèrent comme présageant sa future grandeur. Et en effet, rabbi 'Haïm devint un immense tsadik, dont les miracles et les enseignements nous accompagnent jusqu'à aujourd'hui. On l'a appelé "Hagadol" car il était le grand-père du célèbre Rabbi 'Haïm Pinto de Casablanca, dit "Hakatan" pour le différencier de celui-ci.

Dès son plus jeune âge, le petit 'Haïm manifesta une intelligence et une piété exceptionnelles, absorbant les enseignements de la Torah que son père lui prodiguait avec dévouement. Hélas, la vie du jeune 'Haïm prit un tournant dramatique lorsqu'en 1761, il perdit son père bien-aimé. Orphelin et seul face à une crise économique qui frappait la ville, comme beaucoup de juifs, il quitta Agadir pour s'installer à Mogador (aujourd'hui Essaouira), où il fut accueilli par Rabbi Méir Pinto, un parent éloigné occupant un poste important au consulat français de la ville. 

L’arrivée du jeune 'Haïm Pinto, âgé de seulement douze ans et orphelin de ses deux parents, à Mogador, est, elle aussi, miraculeuse. Épuisé par son voyage, affamé et assoiffé, il n'avait ni nourriture ni boisson dans son bagage. Il trouva refuge dans le Beth Haknesset de Rabbi Méir Ben Attar. À ce moment-là, Rabbi Méir Pinto dormait paisiblement chez lui. Dans son rêve, deux Tsadikim lui apparurent : Rabbi Chlomo Pinto, zal, le père de 'Haïm, et Rabbi Moché Tahouni, zal. Ils le réprimandèrent, lui faisant remarquer que pendant qu'il dormait confortablement, le jeune orphelin 'Haïm Pinto se trouvait dans la synagogue, affamé et assoiffé.

Les Tsadikim lui dirent : "Sache que, malgré son jeune âge, une grande lumière émanera de lui dans le futur. Lève-toi rapidement et accueille-le chez toi. Tu dois engager un professeur pour lui enseigner la Torah." Simultanément, les deux Tsadikim apparurent au jeune 'Haïm Pinto. Ils l'informèrent que Rabbi Méir Pinto arriverait bientôt et qu'il devrait l'accompagner chez lui. Pour confirmer l'authenticité du rêve, ils le réveillèrent et se présentèrent devant lui alors qu'il était éveillé. Ils le bénirent également et lui serrèrent la main.

Rabbi Méir se réveilla en sursaut et se précipita immédiatement à la synagogue pour chercher Rabbi 'Haïm. Il frappa à la porte.

"Qui est là ?" demanda Rabbi 'Haïm de l'intérieur.

"C'est moi, Méir Pinto," répondit-il.

"Récite le psaume “Que la grâce de l'Éternel soit avec toi” pour que je sache que c'est vraiment toi et non un agent de la Sitra Akhra." (Les mauvais esprits craignent ce psaume, comme le savent ceux qui étudient la Kabbalah.) Rav Méir Pinto récita le psaume, après quoi 'Haïm le laissa entrer. Il lui raconta en détail la visite de son père, Rabbi Chlomo. Rabbi Méir fut saisi de tremblements en entendant le récit de son parent. Il emmena le jeune 'Haïm chez lui et prit soin de tous ses besoins, tant spirituels que physiques.

Ce déménagement marqua le début d'une nouvelle phase dans la vie de Rabbi 'Haïm. Rabbi Méir, reconnaissant le potentiel exceptionnel du jeune garçon, l'envoya étudier à la yéchiva du gaon Rabbi Yaakov Bibas, alors Roch Av Beth Din (chef du tribunal rabbinique) de Mogador. Sous la tutelle de ce maître éminent, 'Haïm s'épanouit rapidement, faisant preuve d'une assiduité et d'une compréhension hors du commun dans l'étude de la Torah. Alors que sa réputation de Tsadik se répandait, Rabbi 'Haïm remplaça bientôt le rav Bibas après son décès, comme Rabbin de Mogador. Son ami, le grand Rav David Hazan zal, l’assista fidèlement dans cette tâche. 

Le tsadik étudiait jusqu'à l'aube

Prières et étude de la Torah

Devenu adulte, Rabbi 'Haïm Pinto se distingua par son dévouement extraordinaire à l'étude de la Torah et à la prière. Chaque nuit, il se levait pour réciter des prières et adresser des requêtes à D., puis étudiait la Torah jusqu'à l'aube. Une anecdote célèbre raconte qu'un jour, alors qu'il étudiait tard dans la nuit, il entendit une voix céleste lui dire : " 'Haïm, ta prière a été acceptée." Ce type d'expérience mystique était courant chez lui et renforçait sa réputation de Tsaddik.

La relation entre Rabbi 'Haïm Pinto et son chamach (assistant), Rabbi Aaron Ben 'Haïm, était empreinte de respect mutuel et de dévotion. Chaque nuit, lorsque Rabbi 'Haïm se levait pour étudier la Torah, Rabbi Aaron se levait également pour lui préparer une tasse de café. Une nuit particulière témoigne de cette relation spéciale. Alors que Rabbi Aaron se précipitait pour préparer le café après s'être réveillé tard, il entendit deux voix provenant de la chambre du Rabbi. Soudainement intrigué, mais aussi inquiet, il prépara une deuxième tasse pour l'invité mystérieux. Le matin venu, lorsque Rabbi 'Haïm lui demanda pourquoi il avait préparé deux tasses, Aaron expliqua ce qu'il avait entendu. Avec un sourire bienveillant, Rabbi 'Haïm lui répondit : "Heureux es-tu d'avoir eu le mérite d'entendre Eliaou Hanavi." Cette anecdote révèle non seulement la sainteté qui entourait Rabbi 'Haïm mais aussi l'humilité avec laquelle il vivait ses expériences mystiques.

Les rêves de Rabbi 'Haïm Pinto Hagadol

Rabbi 'Haïm Pinto accordait une grande importance aux rêves, les considérant comme des messages divins guidant ses décisions et ses actions. Les rêves sont souvent perçus comme des canaux par lesquels D. communique avec les hommes.

Un exemple frappant concerne le mariage de sa fille Mazal. Un soir, Rabbi 'Haïm eut un rêve dans lequel Rabbi Khalifa Malka lui apparut en disant : "Je t'ai envoyé mon petit-fils heureux, et tu me l'as renvoyé triste." Cela faisait référence à un prétendant que Rabbi 'Haïm avait refusé pour sa fille, car il savait que selon un décret divin, elle deviendrait aveugle le jour de son mariage. Lorsque Rabbi Khalifa lui expliqua que son petit-fils accepterait ce décret tel quel, cela influença profondément la décision finale concernant le mariage. Un épisode qui nous montre comment Rabbi 'Haïm intégrait ses expériences spirituelles dans sa vie quotidienne et ses responsabilités familiales. Il voyait dans ses rêves non seulement des révélations personnelles, mais aussi des instructions divines sur des questions cruciales.

La fille de rabbi 'Haïm Pinto Hagadol, Mazal

La relation entre Rabbi 'Haïm Pinto et sa fille Mazal était empreinte d'amour paternel, mais aussi d'une grande rigueur. Une nuit mémorable illustre cette dynamique complexe : Mazal entra dans la chambre de son père et le vit en train d'étudier avec un homme mystérieux. Le lendemain matin, elle fut réprimandée par son père qui lui expliqua qu'elle n'était pas en mesure de voir Eliaou Hanavi. Rabbi 'Haïm annonça alors qu'en conséquence de cet incident, il a été décrété dans le Ciel qu’elle deviendrait aveugle le jour de son mariage. Mazal accepta cette prophétie avec humilité et foi. Malgré cette sévérité apparente, leur relation était également pleine d'affection et d'encouragement mutuel. Il veillait à ce que Mazal reçoive une éducation juive solide et qu'elle soit entourée d'un environnement spirituel propice à son épanouissement.

Maison et synagogue du Tsadik

Les défis quotidiens de Rabbi 'Haïm Pinto

Rabbi 'Haïm Pinto faisait face à plusieurs défis au quotidien qui testaient sa résilience spirituelle et physique. L'un des plus importants était celui d'équilibrer ses responsabilités en tant que chef communautaire, tout en poursuivant ses aspirations personnelles à l'étude et à la prière. Il devait aussi gérer les besoins matériels et spirituels d'une communauté souvent confrontée à des difficultés économiques. Les tensions entre différentes factions au sein de la communauté pouvaient par ailleurs être sources d'inquiétude pour lui.

Un défi particulier se présentait chaque Chabbat lorsqu'il visitait une synagogue différente pour y donner un cours de Torah. Un jour où il parlait longuement sur un sujet complexe, un Juif se plaignit en disant "barka" (assez). Loin de s'offenser ou d'être vexé par ce commentaire direct, Rabbi 'Haïm interrompit son discours avec grâce et pria : "Maître du monde, quand aurai-je le mérite d'avoir ma propre synagogue ?" Cette prière fut exaucée peu après lorsqu'un riche Arabe lui confia une importante somme d'argent en remerciement d’un service rendu. 

L'intégration des immigrants juifs à Mogador

Rabbi 'Haïm Pinto joua un rôle crucial dans l'intégration des immigrants juifs à Mogador. Ayant lui-même été réfugié après avoir quitté Agadir, il comprenait bien les difficultés auxquelles ces nouveaux arrivants étaient confrontés. Il accueillait ces immigrants avec compassion et leur offrait un soutien tant matériel que spirituel. Il encourageait les membres établis de la communauté à aider les nouveaux arrivants en organisant des collectes de fonds et des initiatives d'entraide.

Rabbi 'Haïm veillait également à ce que les enfants des immigrants reçoivent une éducation juive solide. Il croyait fermement que l'éducation était essentielle pour renforcer leur identité juive dans un environnement souvent hostile ou indifférent.

Une histoire intéressante témoigne de cette approche bienveillante : un jour, un immigrant récemment arrivé vint voir Rabbi 'Haïm désespéré par ses difficultés financières et spirituelles. En l'écoutant attentivement, le Rabbin lui dit : "Sache que chaque épreuve est une occasion donnée par D.ieu pour te rapprocher davantage de Lui." Ces paroles réconfortantes redonnèrent espoir à cet homme qui trouva ensuite les moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de sa famille tout en renforçant sa foi.

Les miracles de rabbi 'Haïm Pinto Hagadol d’Essaouira

La renommée de Rabbi 'Haïm Pinto s'étendit bien au-delà de Mogador. De nombreux récits témoignent de ses pouvoirs miraculeux et de sa capacité à intercéder auprès du Ciel en faveur de ceux qui souffraient, certains nous été rapportés notamment dans l’ouvrage du rav Makhlouf Mazal Tarim, zal, Cheva’h 'Haim, écrit en arabe et traduit en hébreu par Rabbi David Cohen, son élève. 

L'un de ces récits concerne un Juif qui avait perdu toute sa fortune dans un naufrage. Désespéré, cet homme refusait toute invitation au séder de Pessah. Rabbi 'Haïm Pinto, informé de sa situation, insista pour qu'il se joigne à eux. Pendant le séder, le Rabbi prononça une formule mystique sur sa coupe de vin, faisant apparaître l'Ange de la Mer. Grâce à cette intervention divine, les bijoux perdus dans le naufrage furent miraculeusement restitués à leur propriétaire.

Un autre témoignage de ses pouvoirs extraordinaires nous vient de Rabbi Makhlouf Ben Licha. Venu consulter Rabbi 'Haïm pour une affaire communautaire urgente au milieu de la nuit, il entra dans la chambre du Rabbi et vit son visage illuminé, en compagnie d'un être ressemblant à un ange. Saisi de peur, Rabbi Makhlouf s'enfuit. Le lendemain, Rabbi 'Haïm lui dit : "Heureux es-tu, mon fils, d'avoir eu le mérite de voir le visage d'Eliaou Hanavi."

Tombe du Tsadik

L'héritage spirituel de rabbi 'Haïm Pinto Hagadol

Rabbi 'Haïm Pinto eut quatre fils, qui tous devinrent des Tsadikim : Rabbi Yossef, Rabbi Yochiahou, Rabbi Yaacov et Rabbi Yéhouda (connu sous le nom de Rabbi Hadane). Il consacra sa vie à l'étude approfondie de la Torah ainsi qu'à l'enseignement aux générations futures tout en aidant inlassablement les nécessiteux. Son dévouement envers les pauvres était légendaire ; chaque jour il visitait les maisons des plus démunis afin d'apporter soutien matériel et réconfort spirituel. Il disait souvent que "la Présence Divine réside davantage sur la table des pauvres que sur celle des riches."

Rabbi 'Haïm quitta ce monde le 26 Eloul 5605 (28 septembre 1845) à l'âge vénérable de 96 ans. Avant sa mort, il promit à ses disciples que quiconque mentionnerait son nom le jour de sa Hiloula verrait ses prières exaucées. Aujourd'hui encore, sa Hiloula est célébrée chaque année en septembre ; nombreux sont ceux qui visitent sa tombe dans le vieux cimetière juif d’Essaouira ainsi que sa synagogue et sa maison situées dans le Mellah de la ville.

La vie exemplaire du rabbin 'Haïm Pinto Hagadol demeure un témoignage vivant du pouvoir immense de la foi. "La crainte du Ciel s'acquiert dans le dénuement et non dans l'opulence.", disait-il, nous inspirant toute la modestie nécessaire pour servir D. sincèrement et s’en rapprocher. 

Que son mérite continue à protéger notre peuple tout en apportant la paix à Israël et au monde. Amen.

Dates e la Hiloula du Tsadik

 

Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire,  à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après : 
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.

Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem. 


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Prochaines dates de la Hiloula de Rabbi 'Haim Pinto "Hagadol"

2025 ► 19 septembre

2026 ► 8 septembre

 

 

 

 

 

 

 

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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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