Rabbi 'Haïm Palagi : Le Tsadik de Smyrne qui a marqué le judaïsme

Le Tsadik de Smyrne

Rabbi ‘Haïm Palagi zatsal, également connu sous l'acronyme MaHaRHaF ou HaVIF, était l'un des plus éminents kabbalistes, rabbins et décisionnaires halakhiques du 19ᵉ siècle dans l'Empire ottoman. Sa vie et son œuvre continuent d'inspirer et d'influencer le judaïsme jusqu'à aujourd'hui.

Rabbi ‘Haim Palagi : une famille de Sages

'Haïm Palagi est né le 28 janvier 1788 à Izmir (Smyrne), alors sous domination ottomane. Il était issu d'une illustre lignée rabbinique. Son père, Rabbi Yaacov Palagi, était un érudit et kabbaliste reconnu, tandis que son grand-père maternel, Rabbi Yossef Raphaël Hazzan, occupait la fonction de Grand Rabbin d'Izmir.

Dès son plus jeune âge, le jeune ‘Haïm manifesta des dons exceptionnels pour l'étude de la Torah. Il reçut une éducation richissime de son père et de son grand-père, qui lui transmirent leur vaste savoir en halakha et en kabbale. Il étudia également auprès du rav Yits'hak Gatégno, auteur du Beit Yitshak.

Le talent et l'érudition du jeune 'Haïm Palagi furent rapidement reconnus. À seulement 25 ans, en 1813, il fut nommé Rabbin. Sa réputation ne cessa de croître et il gravit progressivement les échelons de la hiérarchie rabbinique :

En 1828, à l'âge de 40 ans, il devint directeur de la yéchiva Beit Yaakov d'Izmir.
En 1838, il fut nommé à la tête d'un tribunal rabbinique.
En 1855, il obtint les titres prestigieux de Marbitz Torah (enseignant de Torah) et de Rav Kolel (Rabbin principal).

Le couronnement de sa carrière intervint en 1856, lorsque le sultan Abdülmecid I^er le nomma officiellement ‘Hakham Bachi (Grand Rabbin) de la communauté juive d'Izmir. Il occupa cette fonction jusqu'à sa mort en 1868, guidant sa communauté avec sagesse et compassion pendant plus d'une décennie. Par respect et par modestie, il refusa d’accepter tout titre ou fonction tant que son père était encore en vie, mais il commença à écrire ses commentaires sur la Torah à l'âge de 16 ans. Rabbi Palagi a institué des takanot (décrets rabbiniques) pour sa communauté et fondé des institutions caritatives. Ses actions ont façonné la vie communautaire juive de Smyrne.

Rabbi ‘Haïm Palagi : une œuvre de Torah immense

Rabbi ‘Haïm Palagi était connu pour sa vaste érudition, couvrant tous les domaines de la littérature rabbinique. Il maîtrisait aussi bien le Talmud et les codes halakhiques que la kabbale et la philosophie juive. Dans ses décisions halakhiques, il faisait preuve d'une grande rigueur tout en cherchant, quand c'était possible, des solutions pour faciliter la pratique religieuse. Il accordait une grande importance aux coutumes locales (minhaguim) et s'efforçait de préserver les traditions séfarades face à l'influence croissante des communautés ashkénazes.

Rabbi ‘Haïm Palagi fut un auteur extrêmement prolifique. On lui attribue la rédaction de 82 ouvrages couvrant tous les domaines du judaïsme : halakha, haggada, moussar, kabbale, etc. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer :

Lev ‘Haïm : Recueil de responsa et commentaires sur le Choul’han Aroukh
Nichmat Kol ‘Hai : Responsa sur diverses questions halakhiques
Tokhahat ‘Haïm : Sermons et enseignements éthiques
Kaf ‘Haïm : Commentaires sur le Choul’han Aroukh Ora'h ‘Haïm
Refouat ‘Haïm : Traité sur la médecine à la lumière de la Torah

La plupart de ses ouvrages contiennent le mot "’Haïm" (vie) dans leur titre, reflétant à la fois son prénom et sa vision positive du judaïsme comme source de vitalité spirituelle. Rabbi ‘Haïm Palagi n’a jamais vendu un seul de ses livres. À chaque fois qu’il achevait la rédaction d’un ouvrage de Torah, il organisait une grande séoudat mitsva et le distribuait gratuitement.

Livres du Tsadik de Smyrne

Rabbi ‘Haïm Palagi : Bienveillance et générosité

Sur le plan éthique, Rabbi 'Haïm Palagi mettait l'accent sur l'importance de l'étude de la Torah, de la prière fervente et des bonnes actions. Il encourageait particulièrement la pratique de la tsédaka (charité) et s'efforçait lui-même d'aider les plus démunis. Les témoignages de l'époque dépeignent Rabbi ‘Haïm Palagi comme un homme d'une grande humilité et d'une profonde piété. Malgré son statut éminent, il restait accessible à tous et se consacrait sans compter au bien-être de sa communauté. Il s'engageait activement pour aider les pauvres, n'hésitant pas à réprimander les riches dans ses sermons pour qu'ils fassent davantage de charité. Il a également œuvré pour établir un hôpital juif à Smyrne.

Rav 'Haïm Palagi incarnait la bienveillance. Il ne se mettait jamais en colère pour des problèmes domestiques et faisait toujours des gestes de réconciliation. Il enseignait à ses enfants à craindre D. et à ne jamais se moquer des autres. La mitsva d’enseigner la Torah à ses enfants était pour lui une priorité absolue. Sa réputation de sainteté était telle que lors de ses funérailles, les autorités ottomanes lui rendirent un hommage exceptionnel en faisant escorter son cercueil par un bataillon de soldats, un honneur rarement accordé à des Rabbins. Aujourd'hui encore, la communauté juive d'Izmir vénère sa mémoire. Dans les Synagogues de la ville, lorsque son nom est mentionné, la congrégation se lève et s'incline en signe de respect.

L'influence de Rabbi ‘Haïm Palagi s'étendait bien au-delà d'Izmir. Il entretenait une correspondance suivie avec les plus grands Rabbins de son époque et recevait des questions halakhiques du monde entier. Ses décisions et ses écrits continuent d'être étudiés et cités jusqu'à aujourd'hui, en particulier dans le monde séfarade.

Kever sainte tombe

L’héritage et la ségoula de Rabbi ‘Haïm Palagi

Rabbi 'Haim Palagi quitta ce monde le 17 Chevat 5628 (1868). Après sa mort, ses fils Avraham et Yits'hak lui succédèrent comme Grands Rabbins d'Izmir, perpétuant son héritage. De nombreuses institutions portent aujourd'hui son nom, comme la yéchiva Bnei Brak en Israël.

Rabbi ‘Haïm Palagi est particulièrement connu pour une ségoula (pratique spirituelle) qu'il a révélée, pour aider les couples sans enfants à concevoir. Cette ségoula, qui consiste à donner 104 pièces de monnaie à un érudit en Torah dans le besoin entre Roch 'Hodech Sivan et la veille de Chavouot, est encore largement pratiquée de nos jours. Outre son effet sur la fertilité, Rabbi ‘Haïm Palagi a enseigné que cette ségoula pouvait réparer des fautes spirituelles graves, telles que celles d'Adam Harichon et du veau d'or. Elle est également considérée comme un moyen d'ouvrir les portes des délivrances individuelles et collectives, hâtant même la rédemption finale.

La ségoula de Rabbi ‘Haïm Palagi a été transmise aux générations suivantes principalement à travers ses écrits et l'enseignement oral, Rabbi 'Haïm Palagi indique avoir reçu cette ségoula de son père. Rabbi ‘Haïm Palagi a consigné cette ségoula dans son ouvrage "Mo'èd Lékol 'Haï" (chapitre 8, Hodech Sivan, Ot 6). Il l'a aussi mentionnée dans d'autres de ses livres comme "’Houké Ha’haïm" et "Maâssé Hatsédaka". Ces écrits ont permis de préserver et diffuser la ségoula au fil du temps. D'autres Rabbins ont repris et commenté cette ségoula dans leurs propres ouvrages, comme Rabbi Yaakov Israeligia dans "Séfer HaTsédaka" et Rabbi Yossef David de Salonique dans "Yémé David". Ce qui a contribué à sa diffusion et sa perpétuation.

Cette transmission, à la fois écrite et orale, reprise par différentes autorités rabbiniques, et adaptée aux réalités modernes, a permis à la ségoula de Rabbi 'Haïm Palagi de traverser les générations et de rester vivace dans la pratique juive contemporaine.

Pour ceux qui le désirent, Tsidkat-Eliaou effectue cette précieuse ségoula chaque année. Cliquez ici

Hiloula

Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après :
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.

Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

ENVOYEZ-NOUS VITE VOS DEMANDES DE BÉRAKHOT