Hiloula de l’ANGE Rabbi Réfaël Enkaoua zatsal : un haut décisionnaire de renom

Parmi les grands Tsadikim de la génération, l'association Tsidkat-Eliaou retrace le parcours des Guédolim du Maroc. Chaque Tsadik est une lumière au cœur de l'association puisque chacun avec son mérite prie pour le Am Israël. Cette année, la Hilloula du Tsadik Rabbi Réfaël Enkaoua zatsal décédé le 4 Av, tombera le jeudi 8 août 2024.

Rabbi Réfaël Enkaoua : Dayan et Av Beth Din du Maroc

Rabbi Réfaël Enkaoua est né le 2 Tévet 5608 (1848) à Salé au Maroc, de sa mère Beida et de son père, le Rav Mordékhaï Enkaoua. Il fut un dayan et un haut responsable dignitaire du Beth Din (tribunal rabbinique) du Maroc. Célèbre au Maroc, et dans plusieurs autres pays, pour ses qualités en matière de justice et de Halakha, ses positions et avis étaient très écoutés et suivis par les hautes sphères rabbiniques en Afrique du Nord ainsi qu'en Israël.

Son parcours remarquable débuta en 1880, lorsqu'il fut nommé Av Beth-Din de Salé, succédant à son beau-père et maitre, le Rav Issa’har Asseraf. Durant toute sa carrière, par humilité, il refusa de percevoir un salaire, subvenant à ses besoins grâce à quelques affaires financières. Sa générosité le poussa même à fonder une Yéchiva dans sa ville natale avec son propre argent.

Parmi ses élèves les plus brillants, on compte le Rav Avraham Réva'h, le Rav Ephraïm Chalom Enkaoua, et le Rav Mikhaël Issakhar Enkaoua (son fils unique qui lui succéda).

Notre Tsadik encourageait, en plus de l’étude de la Torah, un enseignement professionnel moderne et avait même créé un fonds spécial de bourses pour les jeunes apprentis.Les hauts fonctionnaires de l'administration marocaine, à l'époque sous protectorat français, vouaient au Tsadik un immense respect et un mérite qui lui vaudra même plus tard d'être promu chevalier de la Légion d'honneur. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Paamoné Zahav (les "Cloches d'Or") édité en 1912, Qarnè Réèm, Tofa'ot Ram, Pa'amon Vérimon, et Séfer Hadad vé-Tèma. Dans ses écrits, il commentait d'importantes décisions halakhiques et livrait ses opinions sur le Choul'han Arou’h ou divers écrits talmudiques. Ses livres étaient distribués gratuitement aux érudits en Torah, aux pauvres, dans les synagogues et les lieux d'étude.

Rabbi Réfaël Enkaoua : une influence sans frontières

Dans un Maroc, voire un Maghreb, un peu chamboulé par les différents protectorats, il fallait un homme à la fois important et discret, capable de maintenir l'ordre communautaire. À l'arrivée du Maréchal Lyautey au Maroc en 1912, la volonté de réforme et de changement sur le plan juridique et administratif prédominait. Le nouveau gouvernement sachant la communauté juive locale influente tenait à ce qu'une instance rabbinique dirige les communautés religieuses et très vite le choix se porta sur Rabbi Réfaël Enkaoua, de mémoire bénie.
Malgré sa grande modestie et son profond respect pour Rabbi Chlomo Ben Danan, le Rav de Fès, Rabbi Réfaël Enkaoua fut nommé Grand Rabbin du Maroc. Cette nomination ne se fit pas sans réticence de sa part, car il estimait que d'autres Rabbins éminents méritaient davantage cette distinction. Cependant, face à l'insistance du Maréchal Lyautey et pour le bien de la communauté, il finit par accepter cette lourde responsabilité.

Il ne fait nul doute (de par les récits de nos parents et par ceux des rabbanim eux-mêmes) qu'en règle générale les communautés locales, aussi bien musulmanes que chrétiennes confondues, témoignaient d'un respect profond pour les grands Tsadikim. Crainte (dans le bon sens du terme), hommage et révérence, tous connaissaient, et connaissent encore, l'importance du Dayan Enkaoua zatsal, que son mérite nous garde.

Le tribunal rabbinique de grande instance

Dans les années 20, les tribunaux rabbiniques ouvrirent leurs portes un peu partout dans le pays et étendirent leurs diverses influences partout au Maroc : Meknès, Oujda, Essaouira (aussi connu sous le nom de Mogador), etc. Ainsi, de nombreuses villes virent naître leurs instances rabbiniques.

Le plus grand événement fut la naissance du tribunal rabbinique de grande instance pour appels régenté par le Tsadik Réfaël Enkaoua. Il s'agissait d'un immense Beth Din (sorte de cour suprême Rabbinique) constituée de décisionnaires et de Dayanim. Le grand bouleversement qui eut lieu à cette époque fût que les grands rabbanim n'étaient pas vus uniquement comme les représentants des instances religieuses de leur propre communauté, mais également considérés comme de véritables fonctionnaires français.

Le Tsadik a mené de grands projets durant toute sa vie. Puissant et intègre dans ses choix ainsi que dans sa manière de diriger le tribunal, il fut un “Juste parmi les Justes” toujours humble, dédié à la Torah et dévoué à sa communauté. Sa stature rabbinique et juridique, sa droiture, son érudition phénoménale, ses liens solides avec les dirigeants du protectorat, la maison royale ainsi qu'avec les érudits musulmans de son époque, tout ceci a contribué à rehausser davantage sa gloire et celle de son peuple vis-à-vis de tous.

Kever de Rabbi Refael Enkaoua Hamalah zatsal

Son triste départ (Alav hachalom) de ce monde le 4 Av 5695 (1935), veille de Chabbat, fut une véritable onde de choc et ses funérailles furent suivies par des milliers de Marocains et de hauts responsables communautaires français. Les rues de Rabat et de Salé pleuraient leur Tsadik.Il fut enterré à Salé, sa ville natale, dans le cimetière sur la route de Meknès, près du lycée Plateau. Sa tombe, un autel octogonal orné d'arabesques, est devenue un lieu de pèlerinage vénéré non seulement par les Juifs, mais également par les musulmans du pays.

Que son immense mérite nous accompagne dans toutes nos actions ainsi que tout le Klal Israël dans la paix, la santé, la sérénité et la réussite.
Amen !

La Hiloula de l’ange Rabbi Réfaël Enkaoua

C'est en cette semaine de Hilloula solennelle que Tsidkat-Eliaou se joint comme chaque année à la commémoration de ce Juste.

En l'honneur de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !

Puis, récitez la formule ci-après :
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.

Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.

ENVOYEZ-NOUS VITE VOS DEMANDES DE BÉRAKHOT