Comment hâter la venue du Machiya'h ?
COMMENT VEILLER AU SALUT DE SON ÂME ET HÂTER LA VENUE DU MACHIYA'H ?
Rich Lakich enseigne : « Celui qui oublie un seul mot de son étude,
transgresse un commandement » (Mena’hot 99b) .
Rachi explique ainsi les mots du verset כי אם שמר תשמרון, « Si vraiment vous observez » (Deutéronome 11,22) : « L’ordre
d’observer est répété afin que l’on prenne garde de ne pas oublier ce que l’on
a appris». Aussi est-il rapporté au nom du grand maître des yechivot de Lituanie, rav Barou’h Dov Leibowitz zatsal
qu’il se gardait particulièrement de ne rien faire qui puisse entraîner l’oubli
de son étude.
Nous ne trouvons dans toute la Torah aucun
avertissement tel que : השמר לך ושמר נפשך מאד
פן תשכח « Prends garde
et veille au salut de ton âme, n’oublie pas » (Deutéronome 4,9), pas même en ce qui concerne l’idolâtrie.
Pourquoi la Torah nous avertit-elle ici avec plus d’insistance que pour tout
autre commandement, même le plus grave ?
C’est que, comme l’écrit le Maïmonide au début des lois sur la récitation du Chema, trois commandements sont liés à la reconnaissance
de la souveraineté divine : l’unicité de D..., l’amour de D... et l’étude de la
Torah. Il conclut que l’étude entre dans cette catégorie, puisqu'elle est la
base dont tout le reste dépend. Tout dépend de l’étude. Celui qui étudie comme
il convient et de manière adéquate, peut atteindre les plus hauts niveaux,
comme cela ressort de la Beraïta de Rabbi Pin’has fils
de Yaïr : « La Torah conduit à la vigilance, la vigilance au zèle... » (Sota,
fin).
Nos Sages, lorsqu’ils entendaient un nouvel enseignement, « l’apprenaient quarante fois afin qu’il leur devienne disponible comme un ustensile dans sa boîte ». Malgré l’étendue de leur sagesse et la profondeur de leur savoir, les Sages trouvèrent nécessaire d’étudier quarante fois chaque enseignement afin de se prémunir contre l’oubli ; à plus forte raison devons-nous agir aussi de la sorte, nous qui sommes aussi insignifiants que la mousse des murs.
Mais nous objectons : Comment est-il possible de réviser autant de fois ? Où donc trouver le temps ? La réponse nous est donnée par ce récit d’un érudit en Torah. Il étudia un jour une page de Talmud, la résuma en huit points, les écrivit et révisa chaque point quarante fois en allant à la synagogue, qui était à environ dix minutes de chez lui. C’est donc qu’en dix minutes, nous pouvons nous aussi réviser quarante fois les points essentiels d’une page entière de Talmud .
Comment organiser son étude ? se demande le Talmud (Erouvin, 54b) . « L’élève doit apprendre de son maître au moins quatre fois chaque propos ». Le saint Zohar explique de la façon suivante, au début de la Genèse, le verset : « C’est alors qu’il vit, qu’il raconta, qu’il prépara, qu’il approfondit aussi et qu’il dit » (Job, 28,27). Le verset se rapporte à D... qui, avant de se révéler et d’enseigner la Torah à Israël, en relut le contenu quatre fois et ce n’est qu’ensuite qu’ « Il dit ». Cela nous enseigne que l’homme doit, à plus forte raison, apprendre quatre fois chaque chose.
a) « Il vit », étudier seul le sens premier des
mots
b) « Il raconta », étudier à nouveau le sujet
avec quelqu’un d’autre
c) « Il prépara »
d) « Il approfondit », apprendre les deux dernières fois en
profondeur.
Afin que cette étude soit profitable, il y a lieu d’aborder à chaque fois le problème ou la page de Talmud comme si on ne l’avait jamais encore étudiée ; de la sorte, les mots resplendiront chaque fois davantage. L’étude superficielle rend en effet impossible une bonne compréhension.
En ce qui concerne l'étude destinée à élargir les connaissances, les quatre études successives sont plus faciles, mais malgré tout importantes et très utiles à la mémorisation de la connaissance. Il est possible, par exemple, d’étudier une page de Talmud avec l’explication de Rachi,et de réapprendre ensuite , même sans le commentaire de Rachi si le temps manque, de se rappeler ensuite les points essentiels par cœur, puis de consacrer encore quelques minutes à réfléchir aux enseignements principaux de cette page. La même méthode peut être utilisée pour l’étude avec l’explication des Tossefot. Cela permet de clarifier les problèmes traités et aide beaucoup à les mémoriser.
Dans son commentaire sur la Torah, Rabbi 'Hayim ben Attar rapporte l'enseignement du Zohar 'Hadach selon lequel, la délivrance du dernier exil sera obtenue grâce au mérite de Moché Rabbénou. Moïse notre maître de par son rôle capital dans la sortie d'Egypte et la promulgation de la Torah au peuple d'Israël veut délivrer un peuple d'érudits, et non un peuple d'ignorants. L'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot sont donc nécessaires pour hâter la venue du Machiya'h (Commentaire Or Ha'hayim sur Exode 27, 20) .
(adapté à partir de Pirké Guéoula)