Hiloula du grand Kabbaliste Rabbi AMRAM BEN DIWAN zatsal
Dans l'histoire du judaïsme marocain, Rabbi Amram Ben Diwan est un tsadik et kabbaliste qui occupe une place centrale. Né à Jérusalem au début du 18ᵉ siècle, cet homme extraordinaire allait devenir l'un des piliers spirituels de la communauté juive du Maroc, laissant derrière lui un héritage de sagesse, de bonté pure, de miracles et de dévotion qui perdure jusqu'à nos jours.
De Hébron à Ouazzane
Dès son enfance à Jérusalem, Rabbi Amram manifesta des aptitudes exceptionnelles pour l'étude de la Torah. Son esprit vif et sa piété profonde ne passèrent pas inaperçus, et bientôt, il fut reconnu comme un prodige par ses maîtres. Après avoir approfondi ses études à Hébron, ville sainte imprégnée de la présence des Patriarches, Rabbi Amram reçut en 1743 (5523) un appel qui allait changer le cours de sa vie.
Les rabbins de Hébron, conscients de ses qualités exceptionnelles, le choisirent comme émissaire pour une mission primordiale : se rendre au Maroc afin de collecter des fonds pour les Yéchivot de Terre Sainte. C'est ainsi que Rabbi Amram entreprit un long et périlleux voyage vers le Maghreb.
Arrivé au Maroc, Rabbi Amram fut impressioné par la richesse spirituelle de la communauté juive locale. Il choisit de s'établir à Ouazzane, une ville réputée pour sa tradition kabbalistique. Loin de se contenter de son rôle d'émissaire, il se lança avec passion dans l'enseignement et la diffusion de la Torah.
À Ouazzane, Rabbi Amram fonda un Talmud-Torah et une Yéchiva qui devinrent rapidement des phares de sagesse, attirant des élèves de tout le pays. Sa méthode d'enseignement, empreinte de douceur et de profondeur, touchait les cœurs autant que les esprits. Il ne se contentait pas de transmettre des connaissances, mais s'attachait à chacun de ses élèves avec une affection paternelle, veillant à leurs besoins matériels autant que spirituels. La pratique de la tsédaka (charité) et des actes de bonté était centrale dans ses enseignements. Il encourageait ses disciples à prendre soin des nécessiteux avec compassion, comme lui-même avait coutume de le faire. Les récits de l'époque dépeignent Rabbi Amram comme un homme d'une grande humilité, toujours vêtu simplement, mais dont les yeux brillaient d'une lumière intérieure qui marquait tous ceux qui le rencontraient. Sa réputation de sagesse et de piété se répandit dans tout le Maroc, attirant à lui non seulement des élèves, mais aussi des personnes en quête de conseils, de réconfort ou de bénédictions.
Le retour en Terre Sainte et l'exil forcé
Après dix années fructueuses au Maroc, la nostalgie de la Terre Sainte se fit sentir dans le cœur de Rabbi Amram. Il décida de retourner à Hébron, laissant derrière lui une communauté transformée par sa présence. À Hébron, il se lia d'amitié avec les éminents Rabbi 'Haïm Bagoyo et Rabbi Avraham Guidélia, plongeant avec eux dans les profondeurs de la Torah et de la Kabbalah.
Cependant, un événement inattendu allait bouleverser ce retour aux sources. Souhaitant prier sur les tombes des Patriarches, alors interdites aux Juifs, Rabbi Amram prit le risque de se déguiser en Arabe pour y pénétrer. Absorbé dans sa prière, des larmes coulant sur son visage, il fut malheureusement repéré et dénoncé au Pacha. Averti du danger imminent par un ami, Rabbi Amram dut fuir précipitamment au milieu de la nuit, accompagné de son jeune fils Rabbi 'Haïm. Le cœur lourd mais l'esprit résolu, Rabbi Amram prit la décision de retourner au Maroc, terre qui l'avait si chaleureusement accueilli une décennie plus tôt.
Rabbi Amram Ben Diwan : une vie de miracles
La vie de Rabbi Amram fut jalonnée d'événements extraordinaires que la tradition orale a précieusement conservés. Ces récits, transmis de génération en génération, témoignent de la sainteté et de ce grand tsadik.
L'un des épisodes les plus marquants eut lieu à Fès, où Rabbi Amram fut accueilli par Rabbi Ménaché Ibn Denan, un notable de la communauté. Rabbi Ménaché, qui n'avait que des filles, espérait ardemment la naissance d'un fils. Lorsque sa femme donna naissance à une nouvelle fille, Rabbi Amram, inspiré par une vision prophétique, conseilla de la nommer "Fédina", signifiant "nous avons terminé". Cette bénédiction eut un effet immédiat : par la suite, Rabbi Ménaché n'eut plus que des garçons, comblant ainsi son vœu le plus cher.
À Sefrou, la foi et l'abnégation de Rabbi Amram furent mises à l'épreuve de la manière la plus douloureuse qui soit. Son fils bien-aimé, Rabbi 'Haïm, tomba gravement malade, au point que les médecins perdirent tout espoir. Dans un acte d'amour paternel surpassant l'entendement, Rabbi Amram supplia le Tout-Puissant de prendre sa propre vie en échange de celle de son fils. Miraculeusement, Rabbi 'Haïm guérit, tandis que son père restait en bonne santé, comme si le Ciel avait voulu récompenser cet acte de sacrifice ultime sans l'accomplir.
Les miracles ne cessèrent pas avec la disparition terrestre de Rabbi Amram. Son tombeau, situé à Asjen près d'Ouazzane, devint rapidement un lieu de pèlerinage et de prodiges. Les récits de guérisons miraculeuses, de naissances inespérées et de saluts inattendus se multiplièrent, attirant des fidèles de tout le Maroc et au-delà.
L'histoire du sergent français et de son fils paralysé est particulièrement émouvante. Sceptique mais désespéré, cet homme fut convaincu par un ami juif d'amener son enfant sur la tombe de Rabbi Amram. Promettant de construire une route vers le tombeau en cas de guérison, le sergent vit son fils se lever et marcher dès qu'il approcha de la sépulture du saint. Fidèle à sa parole, il fit construire la route, facilitant ainsi l'accès au lieu saint pour les générations futures.
Plus récemment encore, l'histoire d'un couple de Monsey, dans l'État de New York, a ravivé la foi en la puissance d'intercession de Rabbi Amram. Après quinze ans de mariage sans enfant, ils se rendirent sur sa tombe. Alors qu'ils terminaient la récitation du livre des Psaumes, le mari entendit distinctement les pleurs d'un bébé, bien que le cimetière fût désert. Neuf mois plus tard, leur foyer était béni par la naissance d'un fils, témoignage vivant de la persistance des miracles de Rabbi Amram à travers les âges.
L'héritage vivant de de Rabbi Amram
Aujourd'hui, plus de deux siècles après sa disparition, l'influence de Rabbi Amram Ben Diwan reste intact. Chaque année, à Lag Ba'omer, des milliers de pèlerins convergent vers son tombeau, perpétuant une tradition de foi et d'espérance. L'atmosphère qui règne lors de ces pèlerinages est empreinte d'une joie profonde et d'une ferveur spirituelle intense, comme si la présence du tsadik continuait à illuminer les cœurs.
Les enseignements de Rabbi Amram, transmis oralement puis consignés par ses disciples, continuent d'être étudiés dans les yeshivot du monde entier. Sa vision d'un judaïsme alliant rigueur intellectuelle et chaleur humaine, étude approfondie et ouverture aux besoins de chacun, reste une source d'inspiration pour de nombreux rabbins et leaders communautaires.
Rabbi Amram mettait l'accent sur l'importance de l'étude de la Torah avec joie et dévouement. Il enseignait que la Torah est la source de toute sagesse et de toute bénédiction. Il insistait sur la valeur de la prière sincère et fervente, considérant qu'elle avait le pouvoir de transformer les situations les plus difficiles. Rabbi Amram soulignait l'importance de l'humilité et du travail sur soi-même. Il enseignait que la véritable grandeur réside dans la modestie et le service désintéressé.
Il mettait en avant l'importance de la foi et de la confiance en D., même dans les moments les plus difficiles. L'amour du prochain et l'unité au sein du peuple juif étaient des thèmes récurrents dans ses enseignements.
L'histoire de Rabbi Amram Ben Diwan est le témoignage d'une vie entièrement consacrée à la Torah et au peuple juif, une vie qui a transcendé les frontières du temps et de l'espace pour continuer à toucher et à inspirer les générations successives. Dans un monde en constante évolution, la figure lumineuse de ce saint reste un phare de foi, d'espoir et d'amour, guidant ceux qui cherchent à marcher dans les voies de la Torah et de la sainteté.
Puisse le mérite de Rabbi Amram Ben Diwan continuer à protéger le peuple juif !
Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !
Puis, récitez la formule ci-après :
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.
Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
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Prochaines dates de la Hiloula de Rabbi Amram Ben Diwan
2024 ► 19 août
2025 ► 9 août
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
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