Comme vous le savez, du lundi 5 au samedi 10 juin 1967, la guerre des Six Jours a opposé Israël à l’Égypte, la Syrie, le Liban, l’Irak et la Jordanie. J’avais 26 ans et me suis porté volontaire pour soutenir Israël, mais il y avait suffisamment de volontaires du monde entier engagés que j’ai été informé qu’on ne donnerait pas une suite favorable à ma demande.

Nous habitions alors Pau et juste après la guerre des Six Jours, fin juin 67, mon frère Rabbi Yaacov, ma sœur Suzette et moi-même, avons décidé de découvrir Israël que nous ne connaissions pas. Nous avons voyagé en Israël et avons été hébergés chez ma tante de mémoire bénie, Laurette Zarie Benchétrit, la sœur de mon père, qui habitait le quartier de Chmouel Hanavi situé avant le 5 juin 1967 à la frontière avec la Jordanie.

Dès le soir de mon arrivée, j’ai demandé à son fils, mon cousin Yossi, du même âge que moi, s’il était possible de voir Sidna Baba Salé zatsal. C’était la première fois que je venais en Israël et je voulais aller demander une bénédiction au Tsadik. Après renseignements pris, Yossi m’a indiqué l’adresse du Tsadik à Jérusalem dans le quartier de Bakaa (où il n’y avait presque rien, juste quelques vieux bâtiments, il y a cinquante ans). Le lendemain, nous avons donc pris un taxi et sommes arrivés chez Sidna Baba Salé zatsal.

Lala Be’ha, la Rabbanit Fré’ha zatsal, la mère de l’Admour Sidna Baba Méir zatsal, la première femme de Sidna Baba Salé zatsal, nous a accueillis chaleureusement, a pris des nouvelles de toute la famille. Elle s’est longuement renseignée sur la santé de mon père, puis de ma mère, que Sidna Baba Salé zatsal et elle-même connaissaient bien puisqu’ils venaient souvent chez nous.

Mon père, le Gaon Hatsadik Rav Nissim Amsellem zatsal, avait étudié dans la Yéchiva de Sidna Baba Salé zatsal dans les années 1935 à 1938 et étudiait en Havrouta (duo) avec le grand Admour Sidna Baba Méir zatsal. Lala Be’ha venait souvent les voir dans la journée et prenait grand soin de mon père, un peu fragile de santé. Elle leur proposait thé, café et l’hiver, lorsqu’il faisait froid, elle leur préparait de la soupe de semoule avec des œufs et du poivre.

Le soir, avant de dormir, elle demandait à mon père s’il avait suffisamment de couvertures et elle lui ajoutait des couvertures, comme une Maman envers son fils. Elle aimait beaucoup mon père. C’est pour cela que lorsque nous sommes arrivés elle s’est attardée à demander comment allait le Rav. Je me souviens que mon père nous racontait qu’un soir, il était deux heures du matin, et Lala Be’ha s’est aperçue que la lumière était encore allumée, elle est entrée les voir et leur a dit :

« Mes enfants, mais vous savez qu’il est deux heures du matin, vous êtes restés toute la journée et toute la nuit à étudier, quand allez-vous vous reposer ? »

Rabbi Méir lui a fait signe : « Oui Maman, tu as raison, il faut faire attention à la santé pour mieux étudier. »

Cependant, Sidna Baba Salé zatsal n’était pas à ce moment-là à Jérusalem, il était à Yavné pour quelques temps. Très hospitalière, la Rabbanit zatsal nous avait proposé thé, gâteaux, cacahuètes… Et c’est ainsi que la Rabbanit Fré’ha zatsal m’a raconté en premier, en exclusivité, comment Sidna Baba Salé zatsal était intervenu en faveur du Am Israël, avant la guerre des Six Jours. Et voici son récit.

Les prières et supplications de Sidna Baba Salé

Six jours avant la guerre, Sidna Baba Salé Zatsal a décidé de dormir par terre, sans matelas, à même le sol, juste sur un petit tapis.

Il a jeûné pendant six jours entiers et priait pour Israël car Israël était menacé par tous les pays arabes. Le monde entier - compatissant envers Israël - ne faisait rien malgré les efforts de l’Ambassadeur d’Israël, Abba Eban, en tournée dans le monde entier en vue de résoudre la situation.

Pendant six jours, Sidna Baba Salé zatsal a dormi par terre, a jeûné, a fait des prières spéciales et a interdit à sa maison d’ouvrir la porte à qui que ce soit indiquant qu’il ne recevrait personne.

Une longue file d’attente de personnes souhaitaient le voir pour recevoir des bénédictions et le tenir au courant des événements, mais Sidna Baba Salé zatsal « voyait » tout par Roua’h Hakodech, par prophétie...

5 juin 1967 : la guerre a éclaté vers quatre heures du matin.
Israël était à nouveau forcé à se battre pour sa survie.
Les avions israéliens avaient décollé …

Une victoire "prophétisée" !

Le 5 juin 1967, après la Prière du Nets (au lever du soleil), Sidna Baba Salé zatsal était très souriant, très calme, il est entré dans la salle à manger de son appartement et a dit à son Chamach (secrétaire privé) qu’après une petite collation il serait prêt à recevoir les gens, des centaines de personnes qui attendaient déjà, très tôt, à sa porte. De grands Rabbanim sont rentrés et l’ont informé que les avions israéliens - à l’époque des mirages français - étaient sortis pour bombarder : la guerre avait commencé à l’aube.

Sidna Baba Salé zatsal leur a dit : « Mes Chers Amis, asseyez-vous, vous allez prendre un café, vous allez vous détendre. Je vais vous annoncer de très bonnes nouvelles :

1 - Avant le coucher du soleil, aujourd’hui, plus de 500 avions seront détruits au sol par l’aviation israélienne.

2 - Ne vous inquiétez pas, le Kotel et Jérusalem seront libérés dans les trois jours qui suivront.

3 - Le Canal de Suez sera atteint dans très peu de temps et la guerre ne durera que six jours. »

Les gens étaient stupéfiaient d’une telle précision de l’avenir et étaient très contents de ces bonnes nouvelles.

(Et en effet, l’aviation israélienne avait détruit au sol, en quelques heures, la quasi-totalité de l’aviation égyptienne, très puissante dans la région. Israël entra en guerre simultanément avec l'Égypte, la Jordanie et la Syrie et remporta en six jours la victoire sur tous les fronts. Et, bien sûr, le reste des prédictions de Sidna Baba Salé zatsal se vérifièrent également.)

Il existe même une chanson d’un musicien de Colomb-Béchar qui connaissait bien Sidna Baba Salé zatsal, écrite en hommage aux Téfilot et aux jeûnes faits par Sidna Baba Salé zatsal pour le Salut d’Israël.

« Votre oncle Sidna Baba Salé a tout fait pour minimiser les dégâts et susciter de nombreux miracles en intercédant, par la grandeur et la puissance de ses Téfilot, en faveur d’Israël », a rajouté la Rabbanit Fré’ha zatsal.

Chers Amis, cette très belle histoire mériterait de faire l’objet d’une vidéo. Si vous souhaitez prendre en charge les frais d’un tel projet, en dédicace pour l’élévation de l’âme de proches disparus - qu’Hachem les accompagne parmi les âmes des Tsadikim d’Israël - n’hésitez pas à nous contacter en cliquant ici.

Que les mérites de grand Tsadik Sidna Baba Salé zatsal nous prétège ainsi que tout le Am israël !
 

Raphaël Amsellem
Cofondateur de Tsidkat-Eliaou et de la synagogue Baba Salé de Jérusalem.
Fils du Tsadik Hagaon Rabbi Nissim Amsellem zatsal
Neveu de l'Admour Sidna Baba alé zatsal
 

 

Tsidkat-Eliaou, le Hessed au quotidien à Jérusalem depuis plus de 29 ans.

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Association pour la Torah, l’Enseignement et les Mitsvot

Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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