L'importance et la raison des 100 bénédictions quotidiennes
Que tes tentes sont belles, Ya'acov ! Tes demeures, Israël ! (Bamidbar /Nombre 24, 5)
Nos Sages ont enseigné que chacun doit dire cent bénédictions par jour. Cela fut institué par le roi David, car à son époque mouraient quotidiennement cent personnes sans que l'on sache pourquoi, jusqu'à ce qu'il ait compris par inspiration divine que cette règle annulerait cette plaie. Nos Sages y ont trouvé une allusion dans le verset (Dévarim / Deutéronome 10, 12) :
Et maintenant Israël, que (ma) te demande le Seigneur ton D., seulement de le craindre.
Le mot ma (que) peut se lire méa (cent) : ce sont les cent bérakhot par lesquelles il est possible de parvenir à la crainte de D.. Ces cent bénédictions comprenant cent mentions du nom de D. composé de quatre lettres, contiennent donc quatre cents lettres du nom divin et avaient le pouvoir d'annuler la mort des cent personnes à l'époque du roi David, chaque corps étant constitué des quatre éléments.
Nous savons aussi que grâce à la bérakha que nous disons nous prenons possession de la lettre et pouvons l'utiliser, car d'une part un verset dit (Téhilim / Psaumes 115 , 16) :
Et la terre, il l'a donnée aux hommes, et un autre (ibid. 24, 1) : au Seigneur [appartient] la terre et ce qui la remplit.
De là nous apprenons que le deuxième verset s'applique avant qu'on ait dit la bérakha et le premier verset après.
C'est ce qui est écrit dans notre verset : Que (ma) tes tentes sont belles Ya'acov, par les cent (ma, méa) bénédictions, la mort s'écartera de tes tentes qui en seront préservées. Mais aussi à cause de ce ma, méa, tu mériteras d'acquérir la terre où tu établiras tes demeures, Israël.
Le texte des bénédictions a été institué par les hommes de la Grande Assemblée (fin du deuxième Temple). Il ne faut pas croire que depuis le temps de Moché, jusqu'à cette époque, les Juifs ne faisaient pas de bérakhot ! Mais chacun les disait selon son inspiration personnelle et la richesse de sa langue.
Vinrent les hommes de la Grande Assemblée qui instituèrent un texte commun à tout Israël. De même, avant le roi David, on disait selon l'occasion, vingt, trente ou quarante bérakhot par jour. Vint le roi David qui institua que chacun devait en prononcer cent quotidiennement.
Source: Ben Ich Hai- Gallia
COMMENT RÉCITER 100 BÉRAKHOT PAR JOUR ?
Pour être certain d’arriver au chiffre de 100 bérakhot quotidiennes, nous vous proposons le calcul suivant.
Au réveil, nous récitons Birkot hacha’har soit une vingtaine de bénédictions. Nous ajoutons les bérakhot de la prière du matin (Chéma…), puis nous récitons la amida qui contient 19 bérakhot, 3 fois par jour (durant les prières de cha’harit, minha et arvit) soit 57 bénédictions au total. Lors de nos repas, nous récitons des bénédictions avant (nétilat yadaïm, le motsi ou autre bérakha comme chéakol ou boré miné mézonot…), et après manger (Mé’ein Chaloch, Boré Néfachot ou le birkat Hamazone). Nous faisons en moyenne 3 repas par jour et nous buvons plusieurs fois. Il existe aussi des bénédictions de « circonstance » que l’on peut ajouter si nous montons à la Torah, portons un nouveau vêtement, mangeons un nouveau fruit, fixons une mézouza, rentrons sain et sauf d’un voyage, etc.
Ainsi nous arrivons assez facilement à nos 100 bérakhot quotidiennes durant la semaine.
En revanche le Chabbat, la amida ne contient que 7 bénédictions au lieu des 19 durant la semaine. Même si nous récitons la amida du Moussaf Chabbat matin, il s’agit donc de multiplier les bérakhot. Pour ce faire, nous pouvons « sentir » des plantes ou herbes odoriférantes, manger des bonbons. Dans certaines communautés séfarades, on récite des bérakhot sur des fruits, des gâteaux ou autres aliments durant le kiddouch à la synagogue, le Chabbat matin (selon la quantité consommée réciter après le Mé’ein chaloch, Boré néfachot…).
Selon le Rav Ovadia Yossef zatsal, on peut compléter le nombre des 100 bénédictions en répondant amen aux bénédictions que l’on entend. Notons que 100 est le chiffre minimum. On peut bien entendu réciter plus de bénédictions à condition qu’elles soient réellement nécessaires.