La fête de Chavouot par le Rav Yaacov Amsellem chlita
Par le Rav Yaacov Amsellem chlita auteur de "l'Echelle de Jacob"
fils du Tsadik Rav Nissim Amsellem zatsal
Neveu de l' Admour Sidna Baba Salé zatsal
לעלוי נשמת מור אבי הקדוש עט"ר הרה"ג הצדיק החסיד והעניו
רבי נסים אמסלם זצוק"ל וזיע"א
Le cycle annuel des solennités sacrées correspond aux sept étapes qui constituent dans l’évolution historique, les phases successives de la création du peuple juif. Grâce à ces fêtes, la nation se retrempe dans l'atmosphère exaltante de ses origines et, en traversant à nouveau les étapes successives, elle puise chaque année de nouvelles forces morales et spirituelles aux sources mêmes sa création.
Le cycle annuel débute par la fête de Pessa’h, consacrée à l’amour naissant d'Israël et de son D.ieu qui fit éclore le germe de son existence nationale. Cette fête correspond à la phase initiale, inaugurée par Abraham, le père des croyants, mû par son amour infini de D.ieu et des hommes (חסד).
Selon le kabbaliste Rabbi Moché Cordovéro, ces sept étapes de l’histoire d’Israël dérivent des éléments fondamentaux du système des Séfirot de la Kabbale qui vont de חסד à מלכות et qui marquent les degrés d’évolution des créations terrestres. Mais elles sont précédées des trois Séfirot, des sphères d’émanation de l’esprit pur et celles-ci se reflètent également dans le système annuel de nos fêtes. Elles trouvent leur expression dans les fêtes qui ne remontent pas à des événements historiques, mais qui sont consacrées à notre évolution spirituelle. (Pardès Rimonim 21,10).
La prescription qui concerne la femme isolée, dite nidda, commence également par les mots וספרה לה « elle comptera pour elle ».
Nos Sages en ont tiré la conclusion suivante. Les enfants d’Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée en vivant parmi les païens. Comme une femme nidda, ils devaient se purifier par une abstinence au septuple (de semaines, en raison de l’extrême gravité de leur impureté). Ensuite ils purent s’unir à leur Seigneur. C’est la nuit de Chavouot qui est consacrée à cette sainte union. Aussi est-elle marquée de nos jours par l’usage de veiller pendant cette nuit.
De même il est dit : « Quand la rosée tomba de nuit sur le camp... » (Nombres 11,9). Quant à l’immersion dans l’eau, dont le mikwé est le symbole, elle est représentée par le bain de la Torah, dans laquelle nous nous « trempons » au cours de cette nuit. Ainsi le compte de sept semaines doit nous aider à nous perfectionner. La fête de Pessa’h nous avait été donnée gratuitement par D.ieu, mais, une fois le cadeau fait, il s’agit pour nous de remonter les quarante-neuf degrés d’impureté, et il y a en contrepartie quarante-neuf degrés de pureté. Nous les montons un par un et pensons à chaque mouvement au degré de pureté compris en ces jours d’après l’enseignement de la Kabbale.
Arrivés à cette fin, nous avons accompli la mitsva qui nous rend dignes de recevoir une nouvelle fois la Torah. Nous avons employé la liberté reçue à Pessa’h à la remplir d’un contenu qui nous fait mériter la fête de Chavouot.
Ces préparatifs sont certes avant tout un acte de pureté exercé dans la crainte de D.ieu. C’est pourquoi nous fêtons Chavouot à la fin du quarante-neuvième jour, soit le 6 Sivan, alors que la Torah nous a été donnée selon Rabbi José le 7 Sivan. La raison en est que ce jour représente les longs préparatifs que nous nous imposons pour accueillir la Torah et incarne ainsi le principe de la crainte de D.ieu. Ce préalable constitue une introduction à la Torah. ראשית חכמה יראת ה׳ (Psaumes).
« Et vous proclamerez ce même jour que ce sera pour vous une convocation sainte, ou vous ne ferez aucune œuvre servile». (Exode 23,21)
C’est
ici la seule allusion au caractère férié de la fin de la période de sept
semaines. La Torah ne parle pas de Chavouot
comme fête de la promulgation de la Torah, ni ici ni ailleurs. Il a été répondu à cette remarque que la Torah, en tant
qu’œuvre métaphysique, ne tolère pas de fixation dans les dimensions du temps
et de l’espace. De même que la date de sa promulgation n'a été déterminée que
par approximation, ainsi le lieu exact de son don est encore entouré de
mystère.
On ne peut établir laquelle, d’entre les
six et sept Sivan, est la date exacte de promulgation du fait que Moïse a ajouté un jour de son
propre chef, et la seule certitude que
l'on ait quant au lieu, c’est qu’il se situe
dans le désert, terre qui appartient à tout le monde.
Selon le Midrach la Torah ressemble à l’âme dans le corps humain : On ne peut la situer avec précision. Comme l’âme elle n’exige ni emblème ni signe extérieur, ni solennité, ni même l’indication du jour où elle nous fut léguée. (Midrach sur Psaume 103)
OPÉRATION LES PANIERS DE CHAVOUOT
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