1:1 : בראשית ברא אלקים את השמים ואת הארץ
« Au commencement, D-ieu créa les cieux et la terre : »
Un principe fondamental du judaïsme est de ne pas chercher à approfondir les choses cachées, tel que savoir comment ce monde était avant la création du ciel et de la terre, et que deviendra-t-il après. Ni tenter de comprendre ce qu’il y a au-dessus du ciel, au-dessous de la terre et au-delà des quatre points cardinaux qui sont : l’est, l’ouest, le nord et le sud. Notre entendement est évidemment incapable de s’en représenter le millième. C’est pourquoi, nous ne devons pas nous pencher sur ces sujets, et quiconque le fait, il eut été préférable qu’il ne soit pas venu au monde.
Voici l’histoire d’un grand roi, connu à travers le monde, appelé Alexandre le Grand qui régna douze années sur la Grèce.
Il parcourut le monde et arriva au sud de la Terre Sainte, il demanda aux anciens du pays :
« Qui est le plus éloigné, est-ce les cieux de la terre ou l’est de l’ouest ? »
Ils dirent : « De l’est à l’ouest la distance est plus grande. La preuve, lorsque le soleil est à l’est ou à l’ouest, chacun peut le regarder, car tant qu’il est très éloigné, il ne fait aucun mal. Tandis que s’il se trouve à la moitié de sa course dans le ciel, aucune créature ne peut le contempler, car tant qu’il est proche de la terre, son éclat est insoutenable. »
Nos sages affirment que la distance entre le ciel et la terre, et entre l’est et l’ouest est la même.
Voici leur explication : il est impossible de regarder le soleil lorsqu’il est à son zénith, car rien ne masque son éclat, et rien ne s’interpose entre notre regard et le ciel. Quand le soleil est à l’est et apparait au-dessus des montagnes, les vapeurs qui s’élèvent en atténuent un peu de l’intensité. Les gens à l’ouest peuvent alors le regarder. Pour la même raison, les habitants à l’est le regardent quand il se trouve à l’ouest.
La seconde question qu’il posa fut : « Le ciel a-t-il été créé avant la terre ou le contraire, ou les deux ensemble ?
Ils dirent : « Le ciel fut créé en premier, comme il est écrit : « Au commencement, D. créa le ciel et la terre. » Les écoles d’Hillel et de Chamaï étaient en désaccord sur ce point. L’école de Chamaï affirme que le ciel fut créé avant la terre, et celle d’Hillel dit l’inverse. D’autres disent qu’ils furent créés simultanément.
La troisième question : « La lumière fut-elle créée avant les ténèbres ou le contraire ? »
Ils dirent : « Nous ne pouvons résoudre ce point. » Ils savaient que les ténèbres avaient précédé la lumière, mais ne désiraient pas répondre. Comprenant son désir de les questionner sans fin, ils pensèrent : « Si nous répondons à tout, il nous demandera ce qu’il y a au-dessus du ciel et au-dessous de la terre, comment était l’univers avant la création et qu’en sera-t-il après ». Et comme il est impossible d’expliquer ces sujets, ils préfèrent s’abstenir de répondre à cette question.
La quatrième question : « Quel homme peut-on appeler sage ? »
Ils lui répondirent : « Celui qui connait l’avenir. Qui réfléchit bien, sait repousser le péché, même s’il lui procure momentanément du plaisir, car dans un avenir proche, il ne lui apportera que malheurs ». Il en est ainsi de l’accomplissement de la Tora, même au détriment de ses affaires, sait que le salaire accordé par le Saint Béni Soit-Il est de loin supérieur. Il s’efforcera donc d’étudier une heure, avant de se rendre à ses occupations.
La cinquième question : « Qui est considéré comme un héros ? »
Ils lui dirent : « Celui qui, lors de sa jeunesse, maitrise son mauvais penchant, lutte durement contre lui, et réussit à le vaincre sans se soumettre à son pouvoir ; il mérite alors d’être loué comme un héros, même s’il est faible physiquement ».
La sixième question : « Quel est le riche que l’on loue pour sa richesse ? »
Ils dirent : « Cela ne dépend pas de l’argent qu’il possède, mais de son bon cœur et de sa faculté à se contenter de la part que D-ieu lui a accordé. Il ne désire rien de plus, ainsi il est satisfait chaque jour de sa vie, et sert D-ieu le mieux possible.
Que sont-ils ceux dont l’âme est insatisfaite qui vont et viennent en se lamentant : pourquoi Untel a-t-il plus que moi ? C’est la convoitise qui retranche l’homme de ce monde. Il ne sait plus prier comme il se doit, son seul souci : amasser encore et encore de l’argent, sans jamais en profiter.
Ainsi nos sages de mémoire bénie ont dit : «Aucun homme ne meurt avec la moitié de ses convoitises ». S’il gagne cent piastres, il en veut deux cent. Ainsi, chacun désire posséder le double de sa part. Et personne n’y arrive. C’est pourquoi, même très riche, il n’est pas digne d’être loué pour sa richesse, car bien entendu, il n’y a pas plus pauvre que lui.
Septième question : « Quelle conduite doit adopter l’homme afin de vivre en bonne santé ? »
Ils répondirent : « Qu’il se restreigne ». C’est-à-dire, qu’il s’écarte toujours des plaisirs de ce monde. Car tout est question d’habitude. Qui apprend à se contenter de peu, aura une vie saine et stable. S’il voyage et n’a pas la possibilité de se préparer un bon repas et de dormir sur une bonne couche, cela lui est égal. Quiconque n’épargne pas son âme, court après les biens de ce monde, mange et boit beaucoup; si jamais il n’arrive pas à satisfaire un de ses désirs, il n’hésitera pas à voler son prochain pour l’assouvir. Il détruira sa vie.
Nos sages, de mémoire bénie, nous enseignent que pour vivre sainement, l’homme doit tendre à la modestie. Ainsi, on sera bien disposé à son égard et sa vie sera rallongée. Mais Mais l’orgueilleux, habité par le mépris, éveillera la jalousie et le mauvais œil, et sa vie en sera raccourcie.
La huitième question fut : «Que doit faire l’homme pour être aimé des autres ? ».
Ils répondirent : « Il doit s’écarter des grands de ce monde. » Lorsqu’on voit quelqu’un en compagnie de l’aristocratie, on le jalouse et le rejette. C’est pourquoi nos sages nous enseignent : « Ne t’associe point au pouvoir. »
Alexandre répliqua : « Je vais vous donner un meilleur avis. Un individu proche de la royauté, animé d’un bon cœur, répandra le bien pour les autres. Il sera donc aimé de tous. »
La neuvième question fut : « Comment est-il préférable de voyager, par terre ou par mer ? »
Ils dirent : « Par terre. Lorsque le voyage s’effectue par mer, l’homme n’est en paix qu’en atteignant la terre. »
La dixième question fut : « Qui est parmi vous le plus sage ? » Ils lui dirent : « Nous sommes tous égaux. Vous avez constaté que nous répondons avec une égale autorité. »
Il dit : « Pourquoi vous opposez-vous à nous et ne suivez pas notre religion? Nous sommes plus nombreux et plus puissants, mais vous nous considérez comme inférieurs. » Ils répondirent : « Le Satan vous a permis de nous conquérir et de nous dominer pour faire croire que votre religion est la seule véritable. »
Il dit : « Je peux vous tuer tous. Les rois du monde sont mes alliés et je peux supprimer tous les juifs de la face de la Terre. »
Ils dirent : « Vous avez certainement le pouvoir de faire selon votre plaisir, mais il ne vous donne pas le droit de mentir. Avant de nous inviter à ce débat, vous nous avez promis de ne pas nous punir pour nos propos. »
Alors,
Alexandre le Grand fit à chacun don d’une belle parure et d’un médaillon en or. Puis il déclara : « Je désire explorer l’Afrique. »
Ils dirent : « C’est impossible, car vous devrez traverser les Monts des Ténèbres. »
Il répondit : « Je ne vous demande pas votre avis ! Mais comment faire pour réussir ? Ils dirent : « Prenez de robustes ânes égyptiens qui peuvent marcher dans la nuit, et emportez beaucoup de corde. Lorsque vous approcherez des Monts des Ténèbres, attachez un bout de la corde aux ânes et l’autre bout à votre main. Ne perdez pas la corde, elle vous permettra de revenir. »
Alexandre tint compte de leur conseil et arriva au pays des Amazones. Lorsqu’il déclara qu’il voulait les combattre, elles répondirent : « Si tu nous vaincs, tu ne gagneras pas. Si tu nous tues, les nations se moqueront de toi pour avoir tué des femmes. Si nous te tuons, ton nom sera la risée du monde : Alexandre le Grand a été abattu par des femmes. »
Lorsqu’il demanda du pain, elles lui apportèrent un pain en or sur une table en or. Il s’exclama : “ C ‘est là ce que l’on mange ici ?” Elles répondirent : « Nous ne mangeons point de pain en or. Mais, comme vous venez de contrées si lointaines, nous avons pensé que vous désiriez des richesses. Voilà la raison de notre geste. »
Lorsqu’il quitta leur cité, il ordonna qu’on inscrive au fronteau de la porte : « Moi, Alexandre de Macédoine, je n’étais qu’un simple d’esprit jusqu’à ma venue en cette ville, ici j’ai acquis la sagesse. »
Lors de son voyage, il arriva à une source au parfum merveilleux. Il dit : « Cette eau est pareille à celle du Jardin d’Eden. » Il s’en aspergea le visage et poursuivit sa route.
On raconte qu’il remonta le cours de la source jusqu’à l’entrée du Jardin d’Eden. Il demanda que la porte en soit ouverte, il entendit la réponse suivante : « Cette porte est réservée uniquement aux hommes droits et justes. »
Il dit : « Je suis un roi important. Je viens de si loin, donnez-moi au moins quelque chose en souvenir. » On lui donna un objet rond. Lorsqu’il retourna chez lui, il demanda que l’on pèse cet objet. On le plaça sur le plateau d’une balance et sur l’autre on mit de l’or et de l’argent. Mais le plateau de l’objet ne s’éleva pas, on rajouta encore et encore de l’or sur l’autre plateau, mais l’objet ne bougea pas.
Il interrogea les sages : « Pouvez-vous m’expliquer l’essence de cet objet ? Pourquoi rien ne peut le contrebalancer ?
Ils dirent : «C’est l’œil humain. Il n’est jamais satisfait. Plus il possède, plus il désire. » Alexandre leur demanda d’en faire la preuve. Ils dirent : « Pose sur le plateau opposé une petite poussière. Tu verras alors que cette chose si légère peut le soulever. » Il effectua le test et constata la véracité.
L’œil humain n’est jamais satisfait tant que la mort ne survient pas et que la poussière ne se pose sur lui.
Cette histoire nous apprend que l’homme n’a pas le droit de chercher à dévoiler l’insondable.
Nous ne devons pas tenter d’imaginer ce qui existait avant la création du monde, ni ce qu’il adviendra une fois qu’il aura disparu.
Le principe essentiel du judaïsme se fonde sur l’absolue certitude que D-ieu a créé l’univers à l’instant précis où il l’a désiré.
C’est cette Emounah qui nous a permis de survivre à toutes nos persécutions et qui nous permet de garder un lien si fort et constant avec Notre Créateur.
עם ישראל חי Am Israel Hay
Source Midrachim-
Meam Loez, Genèse