Parachat Vayéra : Avraham éprouvé
QUELS SONT LES SUJETS TRAITÉS DANS PARACHAT VAYÉRA ?
Alors âgé de 99 ans et 3 jours après sa circoncision, Avraham est souffrant. Il reçoit la visite de trois voyageurs qui s’avèreront être 3 anges (sous forme humaine) mandatés par Hachem. Le patriarche leur offre un repas, fidèle à son sens développé de l’hospitalité. Chaque messager est porteur d’une mission ou d’une nouvelle importante : la guérison d’Avraham, la future naissance d’Yts’hak (malgré le grand âge d’Avraham et de Sarah) et la destruction de la ville de Sodome.
Avraham tente de sauver Sodome, en ‘‘négociant’’ avec Hachem mettant en avant la présence éventuelle de justes dans la ville : « Peut-être existe-t-il cinquante justes dans cette ville, les feras-tu périr… ? » Hachem promet de ne pas la détruire pour 50 justes. Mais Avraham continue : s’il y réside 40 justes ? 30 ? 20 ? 10 ? Hachem accepte de ne pas détruire la ville si 10 justes y habitent. Ce ne sera pas le cas et la ville ainsi que ses habitants seront anéantis. Les deux « anges-messagers » arrivent à Sodome pour prévenir Loth, qui vit à Sodome, et le sauve ainsi que sa famille. Cependant, malgré qu’ils aient reçu l’ordre de ne pas se retourner pour regarder, pendant leur fuite, la ville sous une pluie de « soufre et du feu », l’épouse de Loth se retourne : elle est transformée en bloc de sel.
Après cet évènement tragique, les deux filles de Loth pensent être les derniers humains sur terre. Elles font boire leur père et quand il est ivre, en profitent pour cohabiter avec lui dans le but d’avoir des enfants. Ainsi, elles donneront naissance à deux enfants dont seront issus les peuples de Moav et d’Amon. Peu après, Avraham se déplace à Guerar où le roi, Avimélekh, kidnappe Sarah qui, encore une fois, grâce à l’intervention d’Hachem, sera libérée et rendue indemne à son époux. Plus tard, dans la paracha, on apprend qu’une alliance est conclue entre Avraham et Avimélekh à Béer-Chéva.
La sidra nous conte la naissance d’Yts’hak, alors que Sarah était âgée de 90 ans et son époux de 100 ans. Par la suite, Sarah voyant Ichmaël, le fils d'Hagar et d’Avraham, « se livrer à des railleries » décide de les chasser. Avraham est peiné mais Hachem lui demande d’écouter la voix de son épouse, lui garantissant qu’Ichmaël sera le père d’une grande nation.
Survient alors l’épisode de la « Akédat Yts’hak », le ligotage d’Yts’hak, dans lequel Hachem ordonne à Avraham de ‘‘sacrifier’’ son fils, Yts’hak. Mais finalement un « envoyé de D-ieu l'appela du haut du ciel » lui demandant d’arrêter immédiatement, démontrant ainsi que ce n’était qu’une mise à l’épreuve. Notre patriarche sacrifie alors un bélier qui, « s'était embarrassé les cornes dans un buisson ». La paracha prend fin par l’annonce de naissances au sein de la famille d’Avraham, dont Rivkah la fille de son neveu Béthouel.
« Et l’Eternel apparut (à Avraham) dans les plaines de Mamré ... » (18,1)
Rachi explique : « C’est lui, (ce même Mamré) qui avait donné conseil à Avraham (d’accomplir) la Brit Mila, la circoncision, et c’est pourquoi D. apparut au patriarche dans son domaine. »
Pourquoi Avraham, avant la Mila, éprouve-t-il le besoin de prendre conseil auprès de Mamré alors qu’il avait déjà reçu du Tout-Puissant l’ordre explicite d’accomplir cette mitsva ?
De fait, la mila allait marquer un véritable tournant dans l’existence du patriarche.
Le Midrach nous rapporte succinctement le dilemme auquel Avraham Avinou était confronté : « Tant que je n’ai pas pratiqué la mila dans ma chair, les hommes de tous les milieux entrent et sortent chez moi, dit-il à D. Apres la mila, tout le monde se détournera de moi. A cela, D. répondit : « A présent, c’est Moi et Ma suite qui viendrons te rendre visite ». Depuis le début de son existence, Abraham s’était lancé seul et avec générosité dans la lutte pour faire connaitre l’existence du D. unique à l’humanité idolâtre. Pour mener à bien sa mission, il s’était exilé, parcourant le pays en tous sens pour apporter la bonne parole à tous, sans exception. Il avait trouvé la compagne qui partageait ses idées et qui, de son coté, s’attachait à répandre parmi les femmes l’idéal monothéiste destiné à changer la face du monde. « Avraham convertissait les hommes et Sarah convertissait les femmes » nous apprend Rachi. Or, l’action d’Avraham était avant tout axée sur le « Hessed ». Cela signifie qu’il était l’exemple vivant du dévouement total à autrui. Il s’efforçait d’aller au-devant des désirs de son prochain, de déceler tous ses besoins spirituels et matériels et de les satisfaire pleinement.
De ce fait, il jouissait d’une immense popularité dans tout le pays. Et voilà que D. lui demande de franchir une nouvelle étape dans sa mission : accomplir la mila ! La mila, c’est par excellence l’accomplissement de la mitsva, d’un commandement de D. dont la portée éthique et rationnelle nous échappe souvent. Cependant, nous l’observons avec la certitude, qu’émanant de D., cet ordre constitue nécessairement le Bien. Or Avraham est parfaitement conscient du fait qu'en pénétrant, par la mila, dans la sphère apparemment « irrationnelle» de la pratique religieuse, il prend le risque de se couper des disciples qu'il a formés. Du reste, le Midrach rapporte qu'effectivement, D. accorda une protection particulière à Avraham qui réalisa la mila en «plein jour », au vu et au su de tous. Elle fut accomplie devant des personnes prêtes à s'opposer par la force à l'accomplissement de l'ordre du Très-Haut.
N'est-il pas singulier que nous soyons, nous Juifs, désignés par la Torah comme les descendants d'Isaac ainsi qu'il est dit: «Car c'est par Isaac que s'appellera ta descendance»? A la différence de tous les disciples d'Avraham et de Ismaël, Isaac est, par excellence, l'héritier spirituel d'Avraham « post-mila ». Cet héritage du premier Patriarche, ne saurait être simplement conçu comme la transmission des larges idées humanitaires et des principes monothéistes répandus par Avraham à travers le monde. Pour nous, éthique et pratique religieuse forment un Tout indivisible.
Quitte à nous heurter à l'incompréhension momentanée d'un monde enfermé dans un rationalisme étroit, nous sommes conscients que le message de D. assumé dans son intégralité par le peuple d'Israël, sera un jour la Charte de l'Humanité.
Source : Imrei Cohen- Rav Guerchon nous parle
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VERSER DE L’EAU CHAUDE DANS UN PLAT CHABBAT ?
Peut-on verser de l'eau brûlante dans un plat qui tend à roussir lorsque l'eau et le plat reposent tous deux sur une même plaque de Chabbat ?
Pour le judaïsme séfarade (Afrique du nord), il est tout à fait permis de verser de l'eau brûlante dans un plat qui tend à roussir lorsque l'eau et le plat se trouvent sur une plaque à température supérieure à 45°C.
Le Choul’han Aroukh n’interdit que l’utilisation d’une eau tenue au chaud qui tend à se refroidir d’elle-même, de peur qu’en la versant dans un plat brûlant elle en viendrait à se réchauffer jusqu’à ébullition, chose interdite le Chabbat.
Ce minhag date d’au moins 400 ans précédant les lois du Choul’han Aroukh. Il fut établi par les grands décisionnaires séfarades. C’est aussi un minhag de la Terre d’Israël et de la ville de Jérusalem.
NB : on versera l’eau directement dans le plat sans le faire passer par un ustensile intermédiaire.
Source : Responsa Torat Emet - Lois & coutumes selon les décisionnaires d’Afrique du nord
Rav Zécharia Zermati - Président du Tribunal Rabbinique de Har Homa
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
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