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Lois et coutumes relatives à la fête de Chavouot

La montagne du Sinaï est aride, et pauvre en végétations. Toutefois, avant le don de la Torah, Hachem y fit pousser toutes sortes de plantes et de fleurs pour en faire un merveilleux écrin en vue de l’extraordinaire cadeau qu’Il s’apprêtait à offrir aux Bnei Israël. En souvenir de ce miracle, il est d’usage d’embellir la Synagogue et les maisons avec des fleurs et de la verdure en l’honneur de la fête de Chavouot. (On veillera à effectuer ces préparatifs avant la fête afin d’éviter tout problème de mouktsé).  

 

Certains ont l’habitude de se tremper au Mikvé le jour de Chavouot en souvenir de la purification à laquelle s’étaient conformés les Bnei Israël à l’approche du don de la Torah.

Afin d’être certains que les sept semaines de compte sont complètes comme l’exige la Torah, il est de coutume de faire la prière de Arvit à la nuit, la veille de Chavouot. De même, l’on récitera le Kiddouch à la nuit tombée.

Tout comme Souccot et Pessah, la fête de Chavouot fait partie des Chaloch Regalim, fêtes de pèlerinage. Par conséquent, les prières et le Kiddouch que l’on récite durant cette fête comportent des passages et spécificités relatifs aux Chaloch Régalim. On ajoutera ainsi entre autres ‘’ète yom hag hachavouot hazé, zeman matan toraténou” dans la Amida.

On lira le Hallel en entier le jour de Chavouot.

On a l’habitude de rester éveillé toute la nuit de Chavouot afin d’étudier la Torah et de réciter le Tikoun. Selon le Arizal Hakadoch, tout celui qui veille la nuit de Chavouot afin de s’adonner à l’étude de la Torah bénéficiera d’une protection particulière tout au long de l’année.

Bien que la veillée de Chavouot entraîne une fatigue inévitable, il faudra s’efforcer de ne pas s’endormir durant la prière du lendemain matin.

Dans les communautés Séfarades, il est de coutume à Chavouot de lire les Hazharot de Rabbi Chlomo Ibn Gabirol. Il s’agit du recensement des 613 Mitsvot rédigées sous forme poétique. En Israël, on lira la totalité des Hazharot en un jour alors qu’en Diaspora on partagera la lecture de la façon suivante: le premier jour de Chavouot sera consacré à la lecture des Mitsvot Assé (ordonnances positives) et le deuxième jour, à la récitation des Mitsvot Lo Taassé (ordonnances négatives). Il existe d’autres versions d’Hazharot rédigées par d’autres auteurs.

Dans de nombreuses communautés, il est d’usage, à Chavouot lors de l’ouverture du Heikhal, de lire le texte de la kétouba (acte de mariage) entre les Bnei Israël et la Torah, rédigé par Rabbi Israël Nadjara.

Le jour de Chavouot, on lira dans la Torah le passage de la Parachat Ytro qui se réfère au don de la Torah.

Durant la fête de Chavouot, nous avons également l’habitude de lire la Méguilat Ruth. Selon le Gaon de Vilna, il faudrait la lire sur une Méguila écrite sur un parchemin et réciter des bénédictions sur cette lecture. Toutefois, d’autres communautés lisent la Méguilat Ruth sur un livre, sans réciter de bénédictions.

David Hamelekh est né et décédé le jour de Chavouot. En souvenir de ce Juste, il est d’usage de se réunir afin de lire le livre des Psaumes, dont David Hamelekh est l’auteur.

De nombreuses communautés ont pris l’habitude de consommer des mets lactés le jour de Chavouot. Cependant, la Mitsva de consommer de la viande à Chavouot reste en vigueur car il est dit “Vesamkhta Behague’ha” , “tu te réjouiras lors de tes fêtes” et la réjouissance passe, entre autres, par la consommation de plat carnés.

 

(Il faudra veiller à respecter les lois de Cacherout lors de la fête de Chavouot, à savoir: commencer par consommer le lait avant la viande, bien se rincer la bouche et se laver les mains avant de passer au repas carné, changer de nappe et de couverts etc).

 

La veillée de Chavouot : une nuit consacrée à l’étude de la Torah


N’étaient-ils pas impatients et excités à l’approche du dévoilement divin auquel ils allaient assister au point de rester éveillés ? 

En réalité, tous les Bnei Israël avaient hâte de recevoir la Torah, tous frémissaient d’impatience à l’idée de l’extraordinaire événement qui les attendait. Et c’est justement pour pouvoir vivre ce moment au meilleur de leur forme qu’ils décidèrent de se reposer et de se laisser aller au sommeil.
Malgré tout, pour palier à ce manque d’ardeur apparent de cette génération face au don de la Torah, les Sages ont institué une veillée de Chavouot pour laquelle ils ont établi un programme spécial d’étude appelé le Tikoun Leil Chavouot, regroupant des passages de la Torah Écrite, de la Torah Orale, du Zohar, accompagné de la lecture du résumé des 613 Mitsvot...
Toutefois, une question émerge. Il est en effet tout de même assez étonnant que tous les Bnei Israël dormirent jusqu’à la deuxième heure de la journée ?! Tous, sans exception ! Il aurait effectivement suffit qu’un seul d’entre eux soit réveillé et se mette à donner l’alarme à ses proches, amis et voisins pour qu’en quelques minutes, tout le camp des Bnei Israël sorte de sa torpeur.
Cette nuit là, Hachem fit tomber un sommeil particulièrement lourd sur les Bnei Israël. Pourquoi ? Pour pouvoir les réveiller Lui-même. Dans quel but ? Afin de donner une leçon à toutes les personnes chargées d’enseigner et de diffuser la Torah: c’est à l’enseignant d’aller vers ses élèves et de les réveiller sur le plan physique et moral. Qu’il n’éprouve pas de honte, et ne se sente pas rabaissé par cette mission, car D.ieu Lui-même réveilla Son peuple, la veille du don de la Torah.
Le Zohar Hakadoch affirme que toute personne qui reste éveillée la nuit de Chavouot et attend avec impatience de recevoir la Torah, est digne de louanges. En effet, l’on compare fréquemment la Torah et les Bnei Israël à une Kalla (une mariée) et un Hatan (un marié). Il convient donc de consacrer la veille du mariage aux préparatifs de la future épouse.
Heureux ceux qui consacrent cette nuit à l’étude de la Torah !
 

L’allumage des bougies de Chavouot

 
La veille de Chavouot, avant la tombée de la nuit, on procédera à l’allumage des bougies de la fête de Chavouot en récitant la bénédiction suivante :

 בָּרוּךְ אַתָּה יְיָ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר שֶׁל יוֹם טוֹב

“Baroukh Ata Ado.. Elo-Hénou Mélèkh Haolam Achèr Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Nèr Chel Yom Tov”

 Traduction : “Bénis sois-Tu,Hachem, notre D.ieu, Roi du Monde, qui nous a sanctifié par ses commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière de la fête.” 

Si la fête de Chavouot tombe un Chabbat, on dira :

 בָּרוּךְ אַתָּה יְיָ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר שֶׁל שבת ושֶׁל יוֹם טוֹב

“Baroukh Ata Ado.. Elo-Hénou Mélèkh Haolam Achèr Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Nèr Chel Chabbat vechel Yom Tov”

Traduction : “Bénis sois-Tu Hachem, notre D.ieu, Roi du Monde, qui nous a sanctifié par ses commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière de Chabbat et de la fête”.

La plupart des décisionnaires recommandent de ne pas prononcer la bénédiction de “Cheheyanou”, car elle sera prononcée lors du kiddouch de Chavouot.

En dehors d’Erets Israël, où l’on fête deux jours de Yom Tov, on allumera également des bougies le deuxième soir de Yom Tov, une fois la nuit tombée, et à partir d’une flamme existante. (N’oubliez pas d’allumer une bougie d’au moins 24  heures lorsque vous allumez vos bougies le premier soir de Yom Tov.)

Le deuxième soir, on ne prononcera pas la bénédiction de “Cheheyanou”.

 

Le Kiddouch de Chavouot

 

Si Chavouot tombe Chabbat, on commencera par dire :

יוֹם הַשִּׁשִּׁי. וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ וְכָל צְבָאַָם. וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה וַיִּשְׁבֹּת בַּיוֹם הַשְּׁבִיעִי מִכָּל מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה. וַיְבָרֶךְ אֱלֹהִים אֶת יוֹם הַשְּׁבִיעִי וַיְקַדֵּשׁ אֹתוֹ כִּי בוֹ שָׁבַת מִכָּל מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת.

 Yom hachichi vayé’houlou hachamaïm véha-arétse vékhol tséva-am : vayé’hale Elo-him bayom hachévii mélakhto achér assa, vaychbote bayom hachévii mikol méla’hto achér assa vayévarékh Elo-him ète yom hachévii vayikadèche oto ki vo chavat mikol mélakhto achér bara Elo-him la-assot:

 

Traduction: (Ce fut la fin) du 6ème jour. Et furent terminés le ciel et la terre et toutes leurs armées. L’E-ternel finit au 7e jour l’oeuvre qu’il avait faite et Il se reposa au 7e jour de toute l’oeuvre qu’Il avait faite. Et l’E-ternel bénit le 7e jour et Il le sanctifia car en ce jour, Il se reposa de toute son oeuvre que l’E-ternel a créée et réalisée.

 Si Chavouot tombe un jour de semaine, on commencera ici:  

 אֵלֶּה מועֲדֵי ה’מִקְרָאֵי קדֶשׁ, אֲשֶׁר תִּקְרְאוּ אתָם בְּמועֲדָם

סַבְרִי מָרָנָן

 בָּרוּךְ אַתָּה ה’אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם בּוֹרֵא פְּרִי הַגָפֶן

 בָּרוּךְ אַתָּה יהֹוָה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָםאֲשֶׁר בָּחַר בָּנוּ מִכָּל עָם וְרוֹמְמָנוּ מִכָּל לָשׁוֹן וְקִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו . וַתִּתֶּן לָנוּ יְהֹוָה אֱלֹהֵינוּ בְּאַהֲבָה (בְּשַׁבָּת : שַׁבָּתוֹת לִמְנוּחָה ו) מוֹעֲדִים לְשִׂמְחָה, חַגִּים וּזְמַנִּים לְשָׂשׂוֹן, אֶת יוֹם (בשבת:הַשַׁבָּת הַזֶה וְאֶת יוֹם) חַג הַשָּׁבוּעות הַזֶה, אֶת יום טוב מִקְרָא קדֶשׁ הַזֶּה ,זְמַן מַתַּן תּורָתֵנוּ (בשבת:בְּאַהֲבָה ) ,מִקְרָא קֹדֶשׁ, זֵכֶר לִיצִיאַת מִצְרָיִם. כִּי בָנוּ בָחַרְתָּ וְאוֹתָנוּ קִדַּשְׁתָּ מִכָּל הָעַמִּים, (בשבת :וְשַׁבָּת) וּמוֹעֲדֵי קָדְשֶךָ (בשבת:בְּאַהֲבָה וּבְרָצוֹן ,)בְּשִׂמְחָה וּבְשָׂשׂוֹן הִנְחַלְתָּנוּ .בָּרוּךְ אַתָּה יְ-הֹוָה, מְקַדֵּשׁ (בשבת:הַשַׁבָּת וְ )יִשְׂרָאֵל וְהַזְּמַנִּים

Elé Moâdé Ado-naï mikraé kodesh achér tikréou otam bémoâdam

Savri maranane. (L’assemblée répond : Lé’haïm !)

Baroukh ata Ado-naï Elohénou mélekh haolame boré péri hagafen. (On répond: Amen)

Baroukh ata Ado-naï Elohénou mélekh haolame achér ba’har banou mikol am véromémanou mikol lachon vékidéchanou bémitsvotave vatiténe lanou Ado-naï Elo-henou béa-hava ( le jour du chabat, on ajoute: chabbatote limnou’ha ou ) moadime lésim’ha, ‘hagim ouzemanime les-sasôn ète yom (le chabat: hachabbat hazé vé-ète yom) ‘hag hachavouot hazé, ète yom tov mikra kodéche hazé, zémane matan toraténou, béha-ava mikra kodéche zé’hér litsiat mitsraïm. Ki vanou va’harta véotanou kidachta mikol ha-amime(le chabat : véchabbat ou) moadé kodché’ha(le chabat : béahava ouvératsone) bésim’ha ouvsasone hin’haltanou :

Baroukh ata Ado-naï mékadéch hachabbat véisrael véazémanim.

Traduction : Avec votre autorisation messieurs !

Bénis sois-Tu E-ternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui crée le fruit de la vigne.

Bénis sois-Tu Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui nous a choisi parmi tous les peuples, et nous a élevé au-dessus de toutes les langues et nous a sanctifié par ses commandements. Et Tu nous as donné, E-ternel notre D.ieu, avec amour (le chabat : les chabats pour le repos), des fêtes pour la joie, des célébrations et des périodes d’allégresse, le jour (le chabat : de ce chabat et du jour) de la fête de Chavouot, ce yom tov de convocation sacrée, moment du don de notre Torah , (avec amour) convocation de sainteté, en souvenir de la sortie d’Egypte. Car Tu nous as choisis et Tu nous a sanctifiés parmi tous les peuples (le chabat : et les chabat) et les fêtes sacrées (le chabat : avec amour et bienveillance) avec joie et allégresse Tu nous les as données en héritage.

Bénis sois-Tu E-ternel qui sanctifie (le chabat : le chabat) et Israël et les périodes de fête.

 

Si Chavouot tombe à la sortie de Chabbat, ce cas ne s’applique pas cette année, on ajoutera les deux bénédictions suivantes :

 בָּרוּךְ אַתָּה יְ-הֹוָה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, בּוֹרֵא מְאוֹרֵי הָאֵשׁ

בָּרוּךְ אַתָּה יְ-הֹוָה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם הַמַבְדִיל בֵּין קֹדֶשׁ לְחֹל, בֵּין אוֹר לְחשֶׁךְ, בֵּין יִשְׂרָאֵל לָעַמִּים, בֵּין יוֹם הַשְּׁבִיעִי לְשֵׁשֶׁת יְמֵי הַמַּעֲשֶׂה. בֵּין קְדֻשַּׁת שַׁבָּת לִקְדֻשַּׁת יוֹם טוֹב הִבְדַּלְתָּ, וְאֶת יוֹם הַשְּׁבִיעִי מִשֵּׁשֶׁת יְמֵי הַמַּעֲשֶׂה קִדַּשְׁתָּ. הִבְדַּלְתָּ וְקִדַּשְׁתָּ אֶת עַמְּךָ יִשְׂרָאֵל בִּקְדֻשָּׁתֶךָ

בָּרוּךְ אַתָּה יְ-הֹוָה הַמַּבְדִיל בֵּין קֹדֶשׁ לְקֹדֶשׁ

 

Baroukh ata Ado-naï élo-henou mélékh haolame boré méoré haéch.

Puis: Baroukh ata Ado-naï elo-enou mélékhe haolam hamavdil beyne kodéche lé’hole béyne or lé’hochékh. Béyne israel la-amime. Beyne yom hachévyi léchéchéte yémé hama-assé. Béyne kédouchat chabbat likdouchate yom tov hivdalta. Véaite yom hachévi-y michéchét yémé hama-assé kidachta. Hivdalta vékidachta ète hamékha Israël bikdouchatékha. Baroukh ata Ado-naï hamavdil béyne kodéche lékodéche.

 

Traduction : Bénis sois-Tu E-ternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui crée les lumières du feu.

Bénis sois Tu E-ternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui marque une séparation entre le sacré et le profane, entre la lumière et l’obscurité, entre le Peuple d’Israël et les autres nations, entre le 7ème jour et les six jours ouvrés de la semaine. Tu as fait une distinction entre la sainteté du Chabbat et la sainteté des jours de fête. Et Tu as sanctifié le 7ème jour au-dessus des six jours de la création. Tu as séparé et distingué ton peuple Israël grâce à Ta sainteté.

Bénis sois-Tu E-ternel qui distingue le Saint d’entre le Saint.

Le kiddouch de Chavouot s’achève avec la bénédiction de Chehehyanou:

בָּרוּךְ אַתָּה יְ-הֹוָה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, שֶׁהֶחֱיָנוּ וְקִיְּמָנוּ וְהִגִּיעָנוּ לַזְּמַן הַזֶה

“Baroukh ata Ado-naï Elo-henou mélékh haolam chéhé’hyanou vékiémanou vehiguianou lazman hazé.”

Traduction : Bénis sois-Tu E-ternel, notre D.ieu, Roi de l’univers, qui nous a fait vivre, nous a soutenus et nous a permis d’arriver jusqu’à ce moment.

 

DISSERTATION HOMILÉTIQUE SUR LE DÉCALOGUE

Récitée dans les Synagogues d’Algérie le premier jour de Chavouot 

Œuvre de Rabbi Saadia Gaôn zatsal
 

Le Premier Commandement  

Le Premier Commandement, émanant du Maitre de l’Univers, révélait une vérité incontestable, base fondamentale de la Torah et de l’alliance perpétuelle que D.ieu promit d’instituer avec toutes les générations de Son Peuple.
Ce dogme apparaissait en lettres flamboyantes qui, après avoir plané dans les hauteurs célestes et évolué dans les airs autour du Mont Sinaï, allaient se fixer sur les Tables de la Loi, pendant que la Voix Divine, claire, harmonieuse et d’une incomparable sonorité, dominant le bruit du tonnerre et de la tempête, environnait le Peuple et l’exhortait merveilleusement en ces termes : O enfants d’Israël ! Je suis l’Eternel, qui vous a fait sortir d’Egypte, d’une maison d’esclavage.
Je suis l’Eternel Suprême qui a créé la mer et qui lui a ordonné de se dessécher (pour vous y frayer un passage), J’y ai fait noyer Pharaon et son armée. Je suis Un par excellence ; par Ma Splendeur et Ma Sagesse, J’ai étendu et affermi les cieux, seul, sans être secondé par un ministre, ni par un conseiller quelconque. Je suis le Roi des Rois, et Je n’ai point de rival ; c’est Moi seul qui fais mourir et qui fais vivre. J’abaisse la demeure de l’orgueilleux et Je l’avilis ; J’élève ou J’humilie ceux que Je veux. J’accorde le bonheur à mes fidèles serviteurs et Je leur procure une subsistance quotidiennement renouvelée.
Je possède les trésors du froid, de la grêle, de la neige, de la gelée, du tonnerre, des éclairs et du vent violent et impétueux. J’ai fait tenir les cieux sans colonnes ; J’ai fermement établi les assises de la terre, comme si elles reposaient sur de solides piliers. Par Ma seule parole, du néant J’ai tiré l’existence ; Ma volonté n’a jamais été contrariée ; elle est immuable.
Je frappe de démence les savants et J’annihile leurs projets ; J’éloigne ceux qui sont proches et Je rapproche ceux qui sont loin.
Je fais jaillir l’eau des rochers les plus durs et dans les lieux les plus arides. Je fais germer de la terre les graines qu’on y a déposées et J’en fais surgir une abondante moisson. Si Je jette un regard sur le monde, Je le fais trembler. Il se trouve plongé dans de profondes ténèbres, dès que J’éclipse le soleil. Ce n’est pas la faute des hommes que parfois Je prive la terre de la pluie ; néanmoins Je m’empresse de la lui accorder de nouveau, dès que ceux-ci me la réclament par des prières et des louanges. Sachez que J’en compte toutes les gouttes et qu’un ange gardien préposé par Moi a la charge de les distribuer ou de les retenir, selon Ma volonté. Une fois descendue du ciel, la pluie n’y retourne pas avant d’avoir fertilisé les champs auxquels Je l’ai destinée. C’est à Moi Seul que conviennent la souveraineté, la grandeur, les hommages, la prière et la louange. Je suis Un par excellence, Fort et Puissant, Je dévoile les mystères et rien n’échappe à Ma vue. Nul ne peut être comparé à Moi. Ma gloire brille dans les sphères les plus hautes et je sonde les profondeurs du cœur. Je suis l’Eternel qui recouvre la terre d’une fraiche verdure, qui la revêt de céréales, d’herbes et d’une flore superbe. Je lui fais produire pour mes serviteurs de beaux et succulents fruits. J’ai assigné à la mer une infranchissable limite de sable. Je change les temps et les époques, et les astres accomplissent leurs révolutions avec une parfaite régularité. J’appauvris le riche et enrichis abondamment le pauvre. Je suis le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Sublime ; Ma Splendeur n’a point d’égale, rien ne peut ressembler à Ma Divine Majesté.
La glorification, la magnificence ne siéent qu’à Moi, ainsi qu’il est écrit dans le Livre de la Révélation : « Ecoute, o Israël ! L’Eternel est Notre D.ieu, l’Eternel est Un », et sans second ; il n’y a pas d’Unité semblable à La Sienne.
 

 Le 6 e Commandement  

Le sixième commandement apparaissait en lettres flamboyantes, tournoyant dans les hauteurs célestes pendant que la voix divine environnait le peuple et l’exhortait en ces termes : O enfants d’Israël ! Ne tuez personne injustement, sans raison ; ne versez pas le sang d’un innocent. Ne soyez ni les instigateurs, ni les agents du meurtre ; n’ayez aucun rapport, aucune relation avec les assassins ; ne permettez à aucun d’eux d’élire domicile parmi vous.
Sachez que l’homicide détermine l’exil et la famine. O enfants d’Israël ! Gardez-vous bien d’un tel forfait que l’Eternel, Grand et Puissant, a rigoureusement défendu. Je poursuivrai celui qui aura tué la personne à qui J’ai confié l’âme et Je vengerai le sang de l’innocent ; car J’ai créé l’homme à mon image, Je l’ai fait au moule divin et Mes mains l’ont façonné. Comment donc, oses-tu détruire et exterminer sans pitié celui que J’ai si merveilleusement formé dans le sein de sa mère ! Comment, ô mon fils, te permets-tu de faire périr un être que tu n’as pas créé et que tu es incapable de ressusciter ! Pourquoi en hâtes-tu la fin avant le terme que Je lui ai assigné, et lui retranches-tu la vie prématurément ? Loin de toi l’homicide et l’effusion du sang humain ! L’Eternel a seul le droit de réclamer l’âme qu’Il a créée ; quant à toi, tu ne peux supprimer l’existence d’un individu qui n’est pas ton œuvre ; le meurtre est un crime impardonnable.
Mais si tu te montres compatissant à l’égard d’un de tes semblables qui implore ton secours, tu prouveras que tu crains D.ieu qui, en retour, t’exaucera lorsque tu l’invoqueras car Il est Miséricordieux. L’assassin, au contraire, renie l’Etre Suprême qui l’a créé, et pour cela son crime est ineffaçable. Partout où il ira, la terreur le saisira ; partout, il tremblera d’épouvante. Son forfait rejaillira sur tous ses descendants et sur tout ce qui lui appartiendra ; les cieux le maudiront, la terre le rejettera, les vallées témoigneront contre lui. Gardez-vous bien donc de tuer et de verser le sang humain.
O mon fils ! Crains D.ieu et prends soin de ton âme, afin de pouvoir, après une belle vieillesse, te trouver réuni avec les Saints et les Justes, car Je suis l’Eternel, Clément et Miséricordieux. 
 
 

Le 10 e Commandement  

Le dixième commandement apparaissait en lettres flamboyantes, tournoyant dans les hauteurs célestes, pendant que la Voix Divine environnait le peuple et l’exhortait en ces termes : « O enfant d’Israël ! Ne convoite pas la maison de ton prochain ; n’envie pas la femme de ton prochain, ni son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain ».
Gardez-vous bien de la cupidité ; fuyez les désirs illicites ; abhorrez la concupiscence ; tous les vices sont cause de calamités. Celui qui ne peut maitriser ses passions n’est pas clairvoyant, mais aveugle ; il ne se rend pas compte de ses actes. Il prend ce qui est amer pour doux et ce qui est doux pour amer. Il ne peut distinguer l’océan de la terre, ni la terre de l’océan ; pour lui la perfidie est droiture et la droiture perfidie.
La convoitise qui s’est emparée de son cœur, qui a triomphé de ses yeux, est comparable aux nuages déversant une pluie torrentielle, ou au fleuve rapide emportant tout sur son passage, entrainant et englobant tout ce qu’il peut. Ainsi la volupté stupide, la passion, ruinent, perdent tous ceux qui s’y adonnent, aveuglent leurs favoris, les empêchent de discerner le bien du mal, insensibilisent leur cœur. Celui qui sait s’en écarter verra prospérer ses affaires, sa condition s’améliorera ; qui s’attache à la religion aura de la considération, accroitra ses biens et ses richesses. Pour avoir su attendre dans la résignation, il aura trouvé son contentement, puis la satisfaction, la prospérité, la fortune, la dignité, et alors il n’aura plus rien à souhaiter. La convoitise, au contraire, engendre le gaspillage, la perte, la ruine, le malheur, le déshonneur, la vicissitude, la pauvreté, l’avilissement de celui qui la poursuit et qui finira accablé de tous les maux.
Ainsi, mes enfants. Gardez-vous bien de convoiter ce qui ne vous appartient pas. Contentez-vous de ce que Je vous ai accordé. Si vous observez votre Loi, l’Eternel vous aimera et ses Anges vous seront favorables. Ayez soin de ne point transgresser Ses Commandements. Ne désirez pas ce qui n’est pas votre propriété, ce que possède votre prochain ; car le Tout-Puissant qui vous a donné des biens, vous en octroiera d’autres, si vos pensées sont pures et sincères envers Lui. Et vous obtiendrez de sa Suprême Bonté le bonheur perpétuel, ainsi qu’il est dit dans la Torah : « De la sorte, tu seras heureux et tu verras tes jours se prolonger ».

 
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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