Reouven avait deux amis, Chimon et Levi, qu’il aimait beaucoup…
Reouven avait deux amis, Chimon et Levi, qu’il aimait beaucoup. Cette affection le poussa à leur donner un capital de sa propre fortune et il monta pour chacun un commerce, les combla de bienfaits au point qu’ils devinrent riches grâce à lui.
Puis la roue tourna. Reouven se trouva dans la gêne. Il eut un jour besoin de cent dinars. Il se dit qu’il irait chez Chimon et prendrait chez lui cette somme, soit sous forme de prêt, soit sous forme de don. Il avait en effet beaucoup gâté Chimon et s’était montré si bon envers lui que ce dernier avait amassé un capital de vingt mille dinars grâce à lui. Il se rendit donc chez lui, mais ne le trouva pas. On lui dit qu’il venait de partir en déplacement hors de la ville. Il se lança à sa poursuite courant pendant une heure. Mais n’ayant pas réussi à le rattraper, il fut contraint de revenir sur ses pas. Il était attristé d’avoir tant couru en vain, de s’être donné tant de peine pour rien. Il regrettait beaucoup de n’être pas allé chez lui un quart d’heure plus tôt, peut-être l’aurait-il trouvé. Il se rendit alors chez Levi pour lui demander les cent dinars, car lui aussi était son ami, et comme Chimon, il avait beaucoup profité de ses bienfaits. Lorsqu’il arriva chez lui, il le trouva. Il lui demanda alors de lui prêter cette somme. Mais Levi lui répondit :
-‘’Qui es-tu ? Je ne t’ai jamais connu !’’
Reouven se retira, les larmes aux yeux. Il s’en revint et pleura. Son fils, qui l’accompagnait, lui dit :
-‘’Pourquoi pleures-tu après avoir entendu les paroles de Levi ? Lorsque tu es allé chez Chimon, tu n’as pas pleuré ! Et ici et là, tu n’as rien obtenu, tu es revenu les mains vides.’’
Le père lui expliqua :
-‘’ Shimon n’a pas pu me parler. Il ne m’a pas fait d’affront. Je ne l’ai simplement pas trouvé et je me suis affligé d’avoir tant couru en vain. Si je l’avais trouvé, il m’aurait peut-être donné ce que je lui demandais. Mais Levi m’a insulté en me demandant qui j’étais et en me disant qu’il ne me connaissait pas alors que grâce à moi, il a gagné mille fois plus que les cent dinars que je lui demandais. Non seulement je n’ai rien obtenu, mais au surplus, il m’a renié. C’est pourquoi j’ai pleuré.’’
Nous apprenons de là que l’injure constitue une faute très grave, et ‘que les gestes des ingrats sont mauvais’ ainsi qu’il a été écrit à leur sujet. Chacun doit au contraire pratiquer la charité envers son prochain car la bonté est un des trois piliers qui soutiennent le monde.
Source : Otsar Ahava Vea’hva