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Parachat 'Houkat : l'impureté, le manque d'eau et le mécontentement du peuple

 

QUEL EST LE SUJET DE LA PARACHA 'HOUKAT ?

« Parle aux enfants d'Israël, et qu'ils t'amènent une vache rousse, sans tache, sans défaut corporel et qui n'ait le joug ». C'est par cette loi fameuse instituée dans l'ensemble des prescriptions réglant le traitement des impuretés que débute notre Sidra. Les cendres de la vache mélangées à de l'eau vive serviront à purifier tout homme qui aura été en contact avec un mort, et qui aura observé les sept jours d'impureté ordonnés par la Loi.

C'est à Kadèch, dans le désert, que meurt Myriam et qu'elle est enterrée. L'eau manque. Moché rabbénou devrait parler au rocher pour que la source jaillisse, mais Moché lève la main et frappe le roc à deux reprises. L'eau coule en abondance, mais Moché sera durement puni de son inattention, il ne verra point le pays tant désiré. Israël envoie des messagers à Édom pour lui demander le passage à travers son territoire. Mais Édom refuse, et le peuple fait un détour pour arriver devant la montagne de Hor. Là, Aaron meurt et Eléazar, son fils, revêtu des vêtements sacerdotaux, aura dorénavant à remplir sa fonction.

Une fois de plus le mécontentement gronde parmi le peuple, car la route est longue et le pays lointain. Des serpents viennent rappeler au peuple qu'il est lui-même en faute et que sa propre indiscipline lui a valu une prolongation de son voyage. Les serpents font mourir les principaux meneurs. Le serpent d'airain, façonné par les mains de Moché, sauvera la vie à tous ceux qui le regarderont.

Source : la Torah commentée

 

PRENDRE CONSCIENCE DU MAL

À la suite des revendications injustifiées du peuple envers son Créateur et Moché, des serpents venimeux ont été envoyés par D. : la nourriture surnaturelle que D. avait dispensée aux Enfants d'Israël dans le désert ne les satisfaisait plus. À ce propos, le 'Hatam Sofer pose la question : la manne, qui avait la propriété miraculeuse de prendre le goût souhaité par la personne qui la consommait avait donné entière satisfaction à tout le peuple juif pendant les quarante longues années de pérégrinations à travers le désert. Est-ce maintenant qu'on touchait au but, qu'on s'apprêtait à entrer en Terre Promise et que la manne allait s'arrêter de tomber d'un jour à l'autre, que l'on allait formuler des réclamations contre ce  ‘‘pain du Ciel’’ ? !

Le 'Hatam Sofer explique que le peuple juif avait subi une mutation complète. Une génération venait de disparaître. Elle avait connu une vie civilisée en Égypte puis s'était trouvée engagée dans une existence nouvelle dépendant à chaque instant de la Providence divine. La manne quotidienne symbolisait le caractère supranaturel de sa survie dans le désert. La génération qui prenait la relève avait seulement connu la manne et voilà qu'aux portes du pays de Canaan, elle découvrait avec surprise des fruits nouveaux inconnus dont l'aspect et la saveur exerçaient sur elle un attrait irrésistible. On oublia rapidement ce que cette nourriture apportait sur le plan spirituel et sur le plan matériel. La manne devint insupportable et D. amena sur cette génération une punition logique : puisqu'on n'appréciait plus la valeur de cette nourriture miraculeuse, Il supprima sa protection miraculeuse. Les serpents qui avaient rôdé autour du peuple durant quarante ans sans pouvoir s'attaquer à lui allaient désormais faire d'innombrables victimes.

La sortie hors du ghetto ou du mellah, conséquence de l'émancipation, a mis la communauté d'Israël en butte aux mêmes problèmes. Là aussi, une civilisation ignorée jusqu'à présent, lui a tendu les bras en lui offrant ‘‘des fruits nouveaux et inconnus’’. Nombreux sont ceux qui, se donnant entièrement aux sciences profanes ou s'engageant de tout leur être dans tel ou tel courant philosophique ont eu l'âme rongée, décomposée par le poison implacable de la déjudaïsation qui leur a fait perdre leur spécificité.

Dans le combat contre Amaleq, le peuple juif avait dû diriger ses regards vers les mains de Moché, le symbole de la vitalité de la Torah.

Pourquoi, lors de l'épisode des serpents venimeux, ne fit-on pas de même ?

Le retour à D. et à la Torah n'est-il pas le remède pour toutes les épreuves que le peuple affronte ? Pourquoi Moché a-t-il placé un serpent d'airain devant les victimes?

C'est que, face à Amaleq, le problème est clair, l'adversaire déclaré se trouve en face du peuple. Le remède est donc évident : la Torah. Le venin, lui, a ceci de particulier qu'il pénètre dans l'organisme et fait sournoisement son effet destructeur sans que, bien souvent, le malade ne puisse s'en rendre compte. Avant toute thérapie, il faut donc d'abord prendre conscience du mal. C'est le rôle que devait remplir le serpent de cuivre placé au milieu du camp israélite.

Savoir que notre existence dépend de notre attachement aux valeurs éternelles de la Torah et que tout ce qui est étranger constitue un dangereux venin, c'est déjà en quelque sorte trouver la solution à nos maux.

 

CHIRAT HABÉER, LE CANTIQUE DU PUITS

houkat« Alors Israël chanta ce cantique : jaillis, ô puits, acclamez-le ! » (21, 17)

Ici, comme après le miracle de la mer Rouge, les Enfants d'Israël ont chanté un cantique à D. qui a rapproché les montagnes avant leur passage, écrasant les Émoréens qui les guettaient dans un défilé pour les combattre.

Pourtant, souligne le Qédouchat Lévi, ces deux miracles sont fondamentalement différents. Alors que la mer Rouge s'est fendue parce que les Enfants d'Israël ont crié vers D., ici, ils ont été miraculeusement sauvés de l'extermination sans même savoir qu'ils étaient en danger. D. a fait apparaître ce puits pour leur apprendre à quel massacre ils avaient échappé (voir Rachi 21, 15). Les Enfants d'Israël ont bénéficié d'un grand miracle sans avoir prié du tout!

Comment l'expliquer,  demande ce commentateur ?

« Béréchit bara Éloqim et hachamaïm véèt haarèts. »

Sur ce premier verset de la Genèse, Rachi dit au nom du midrach : « béréchit : bichvil Réchit, c'est pour Israël - appelé Réchit tévouato/les Prémices de Sa récolte (Jérémie 2, 3) que le monde a été créé ». Il y a donc une relation directe entre la création du monde et Israël. En fait, ce rapport s'est établi non seulement au moment de la création mais il se perpétue depuis, ainsi qu'il est écrit : « Hame'hadèch bétouvo békholyom ma'assé béréchit - Qui renouvelle chaque jour, dans Sa bonté, l'œuvre de la Création. »

Le renouvellement du monde et son maintien dépendent donc, toujours, d'Israël.

Au moment du passage de la mer Rouge, toutefois, cette règle n'était pas encore en vigueur car la condition préalable ne s'était pas encore réalisée. La relation entre la Création et Israël en tant que peuple n'a pu s'instaurer qu'au moment du Don de la Torah. En effet, le même midrach nous dit :

« Bichvil réchit, bichvil haTorah chéniqrèt Réchit - le monde a été créé pour la Torah qui est appelée Réchit darko, le commencement de Son chemin » (Prov. 8, 22).

Auparavant, le lien entre la Nature et Israël n'était pas automatique. Les Enfants d'Israël ont donc dû crier vers D. pour que la mer se fende et leur permette le passage car la Torah ne leur avait pas encore été donnée.

Dans l'épisode de la Chirat habéer, la Nature s'est transformée automatiquement pour les besoins des Enfants d'Israël sans qu'ils le demandent car le peuple juif était indissolublement lié à la Torah.

Le Qédouchat Lévi explique la faute des Eaux de la Contestation, Meï mériva, de la même façon.

Rachi (20, 12) commente que Moché et Aharon ont été punis car ils avaient frappé le rocher au lieu de lui parler comme D. l'avait ordonné.

D'autre part, le midrach (Béréchit rabba 99, 5) dit aussi que la faute de Moché consistait à s'être exclamé : « Écoutez donc, rebelles ! » (20, 10).

D'après le Qédouchat Lévi, ces deux raisons se rejoignent :

Il existe deux façons de faire des remontrances. On peut remettre une personne sur le droit chemin soit en lui montrant estime et considération soit en la réprimandant. Avec le premier moyen, on parvient plus facilement à l'élever spirituellement. Si Moché rabbénou l'avait utilisé pour affronter les Enfants d'Israël assoiffés et révoltés, il aurait réussi à les rehausser de madréga. L'eau aurait jailli du rocher par sa seule parole car il existe une relation directe entre le niveau spirituel d'Israël et la marche de la Nature.

Le fait d'avoir qualifié les Enfants d'Israël de rebelles les a rabaissés à un niveau plus bas. C'est ainsi que Moché rabbénou fut forcé de frapper le rocher pour obtenir de l'eau, les données ayant changé.

Ne perdons jamais de vue, nous Israël que, plus notre niveau moral sera élevé, plus nous influencerons la marche du monde dans le bon sens.

 

LE POUVOIR DE LA PAROLE

« Puisque vous n'avez pas cru en Moi pour Me sanctifier aux yeux des Enfants d'Israël, aussi ne conduirez-vous pas ce peuple dans le pays que Je leur ai donné » (20, 12).

Nos Sages nous enseignent que si Moché rabbénou était entré en Erets Israël, le Bet Hamiqdach qu'il aurait construit aurait été éternel. Personne n'aurait pu le détruire.

Le 'Hatam Sofer établit un lien entre la faute de Meï mériva et la destruction du Temple.

D. avait dit à Moché : « Vous parlerez au rocher devant leurs yeux. » (20, 8)

Cependant, au lieu de lui parler, Moché rabbénou l'a frappé : « Il frappa le rocher de son bâton à deux reprises » (20, 11). Par cela, Moché a manqué l'occasion de mettre en évidence le pouvoir de la parole. Le peuple pouvait en déduire que seul l'acte est effectif, la parole n'ayant pas suffisamment de puissance. Or, c'est justement à cause de cette optique erronée que l'homme se permet de fauter par la parole, de dire du lachone hara, par exemple. Jamais il n'oserait frapper son prochain, agir contre lui; mais il lui semble que quelques paroles de médisance ne lui feront certainement aucun mal. Après tout, ce ne sont que des mots, pense-t-il. Quelle terrible erreur! En frappant le rocher au lieu de lui parler, Moché a manqué l'opportunité de donner une leçon essentielle au peuple d'Israël pour toutes les générations : celle du pouvoir de la parole.

Quelle en fut la conséquence ?

templeLa destruction du Temple causée, comme on le sait, par la faute de la haine gratuite et du lachone hara. Le pouvoir de la parole est également abordé dans la suite de notre paracha. Moché a envoyé des messagers demander au roi d'Édom la permission de traverser son pays. En lui faisant le récit de leurs souffrances en Égypte, les messagers devaient dire au roi : « Nous avons crié vers l'Éternel et Il a entendu notre voix » (20, 16).

Rachi précise sur ce verset : « Notre père a donné à Ya'aqov la bénédiction "la voix, c'est la voix de Ya'aqov" (Béréchit 27, 22) cela veut dire que si nous crions [prions] nous serons exaucés. » En adressant ce message au roi d'Édom, Moché rabbénou voulait lui faire entendre que notre force réside dans la voix, dans la prière.

Le roi le comprit si bien qu'il leur répondit : « Tu ne passeras pas par chez moi sinon je sortirai à ta rencontre avec l'épée. » (20, 18)

Rachi explique les propos du roi ainsi : « Vous vous vantez [du pouvoir] de la Voix que votre père vous a légué en disant :  "nous avons crié vers D. et Il a entendu notre voix", eh bien, moi je sortirai contre vous avec ce que mon père m'a légué "tu vivras de ton épée" ! (Béréchit 27, 40) ».

La réponse du roi d'Édom suscite une question : s'il connaissait si bien le pouvoir des bénédictions de leur ancêtre commun, Yits'haq, ne savait-il pas que « lorsque la voix de Ya'aqov retentit dans les Baté kenéssiot, les mains d'Essav n'ont pas d'emprise » (Béréchit raba 65, 16) ? Comment le roi d'Édom a-t-il eu l'audace de menacer les Enfants d'Israël de son épée ?

Nous remarquons que, dans notre passage, le mot Kolénou/notre voix, est 'manquant' : il est écrit sans vav. Cela veut peut-être insinuer que s'il manque quelque chose à notre téfila, les mains d'Essav peuvent avoir un pouvoir sur nous. C'est parce que nous ne sommes pas conscients du pouvoir de notre "voix", de notre prière que nous sommes distraits et que nous n'y mettons pas la ferveur requise.

Lorsque notre téfila perd de son pouvoir, nous courons le risque de tomber sous la menace des mains d'Édom.

Soyons conscients de la puissance cosmique de notre "voix" : elle peut amener la plus grande destruction mais aussi la plus grande délivrance.

Rav Guerchon, Imrei Cohen

 

 

 

LE MOMENT PROPICE POUR RECEVOIR LE CHABBAT

Les femmes ont coutume d’accueillir le Chabbat au moment de l’allumage des bougies (nérot).  À Jérusalem, les femmes ont l’usage d’allumer les bougies quarante minutes avant le coucher du soleil ; dans la majorité des villes d’Israël, vingt minutes avant le coucher du soleil.  Les hommes, étant donné qu’ils  disent la prière de Min’ha peu de temps avant le coucher du soleil, ont coutume d’accueillir le Chabbat plus tard; mais eux également doivent accueillir le Chabbat quelques minutes avant le coucher du soleil, afin d’ajouter une part du jour profane au saint. La clôture du Chabbat a lieu lorsque trois étoiles moyennes apparaissent. De nos jours, il n’est pas nécessaire d’observer les étoiles ; on peut se baser sur les horaires publiés par les communautés, l’horaire de sortie de Chabbat prend en compte le temps de tosséfet Chabbat (voir le supplément Chabbat de notre article sur Kora'h).

Cette mitsva nous invite à relier les jours de la semaine et le Chabbat, et nous apprend qu’il est important de prélever du temps profane pour le donner au saint. Grâce à cela, nous apprenons l’aspiration profonde du profane à se relier à la sainteté.

D’après le Midrach, Pniné Halakha

 

 
 
 
 
 

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Association pour la Torah, l’Enseignement et les Mitsvot

 

Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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