Parachat Dévarim : le récit de Moché Rabbénou
QUEL SONT LES SUJETS TRAITÉS DANS LA PARACHA DÉVARIM ?
En un vaste tour d'horizon, Moché Rabbénou retrace les épisodes marquants de l'histoire extraordinaire d'Israël, depuis le Sinaï jusqu'aux bords du Jourdain. Étape par étape, la parole inspirée du Chef fait revivre devant les yeux du peuple les hauts faits de ces quarante années de pérégrinations. Des noms servent de jalon : ‘Horev, Kadèch, Moav, Bachan. Une grande leçon se dégage : la miraculeuse conservation de trois millions d'hommes et de femmes juifs dans un désert inhabitable, entourés de dangers et de menaces constantes. Sûr de la protection divine, le chef mène son peuple jusqu'à la frontière du pays où il doit remettre la direction au disciple.
Source La Torah Commentée
En ce Chabbat 'hazone, c'est sur un verset des Lamentations de Jérémie, lues le soir du 9 Av que je voudrai vous inviter à réfléchir : Jérémie, cet homme dont la prophétie est remplie de mises en garde contre le malheur qui s'approche, mais que personne ne prend au sérieux.
La destruction du Temple ? Une illusion, une vision prophétique, mais qui ne se réalisera jamais, voilà ce qu'en pensent ses contemporains. Et pourtant, Jérémie sera non seulement l'annonciateur, mais aussi le témoin attristé de cette destruction et de la déportation de son peuple en Babylonie. Il nous fait part dans le texte des Lamentations, des sentiments qui animent les enfants d'Israël en ces moments de désespoir.
Bakho tivké balaïla, "Pleurer, elle pleure dans la nuit la fille d'Israël, les larmes inondent ses joues, personne ne la console, de tous ceux qui l'aimaient ; tous ses amis l'ont trahie, se sont changés pour elle en ennemis" Lamentations (1;2).
Pourquoi cette répétition : Pleurer, elle pleure? C'est, nous dit Rabbi Yo'hanan, une allusion à la répétition de l'événement, la destruction des deux Temples à la même date fatidique du 9 Av. Les pleurs ne s'arrêtent pas à l'époque des deux Temples, ils la dépassent et recouvrent toute la tragique épopée du peuple juif jusqu'à nos jours.
Ces pleurs ont lieu balaïla, durant la nuit. Et ce mot, très commun, a inspiré de nombreux commentaires à nos Sages. Si cette nuit du 9 Av nous la passons à pleurer, c'est à cause d'une autre nuit.
Rappelez-vous : les explorateurs envoyés par Moché Rabbénou reviennent faire leur rapport le 9 Av; celui-ci est démoralisant. En les entendant, les enfants d'Israël fondent en larmes. D., furieux, déclare que cette génération n'entrera pas dans le pays de Canaan, puisqu'elle manque de confiance en Ses promesses; d'autre part, puisque les Bnéi Israël ont pleuré sans raison durant cette nuit, à l'avenir ils auront des raisons de pleurer.
C'est ainsi que bien avant l'existence du Temple, cette date du 9 Av fut en quelque sorte désignée pour sa destruction.
Mais encore, pourquoi le prophète Jérémie parle-t-il plus spécialement des pleurs versés pendant la nuit ? C'est, dit un autre commentaire, parce que la nuit les pleurs s'entendent mieux; pendant la journée ils se confondent avec les autres bruits. "Quiconque pleure la nuit, dit le commentaire, voit les étoiles et les constellations pleurer avec lui". Formule poétique ? Pas seulement; il y a en plus, la volonté de la part du Midrach de donner à l'événement de la destruction du Temple, une nouvelle dimension, une dimension cosmique.
Mais il n'y a pas que les étoiles qui réagissent; tout homme qui entend des pleurs dans la nuit, éprouve l'envie, lui aussi, de pleurer. C'est toute l'humanité qui aurait dû pleurer avec Israël au moment de la destruction, car on sait qu'à Souccot Israël offrait au Temple soixante-dix taureaux en sacrifice, au nom de l'ensemble des Nations, pour la paix dans le monde. Avec la destruction du Temple, c'est donc tout l'équilibre du monde qui se trouvait compromis.
Et pourtant, contrairement à toute attente, c'est dans l'indifférence générale que le Temple sera détruit. Pire même, nous dit le verset cité en exergue : "Tous ses amis ont trahi Jérusalem, ils se sont changés pour elle en ennemis". Israël souffre autant du malheur lui-même, que de la solitude dans laquelle il se trouve face à lui; ce sont cette même solitude et cette même indifférence qui rendront possible la Choa.
Mais, si dans le monde d'en-bas ce n'est qu'insouciance, conspiration du silence, trahison et lâcheté, dans le monde d'en-haut, continue le Midrach, c'est tout le contraire. Le Saint Béni soit-il se met à pleurer et à crier : "Malheur à moi qui ai brûlé ma maison et qui ai envoyé mes enfants en exil. Que vais-je faire? Je les avais bien prévenus, mais ils n'ont pas voulu tenir compte de mes avertissements".
Apparaissent ensuite sur scène dans le Midrach, les Patriarches et Moché qui, eux aussi, partagent la souffrance d'Israël. Moché dit à Jérémie : "viens avec moi sur place, pour voir ce que nous pouvons faire". Mais Jérémie répond : "impossible, il y a tant de morts que l'on n'arrive plus à marcher". Moché insiste : "il faut y aller à tout prix. Impossible n'est pas hébreu". Finalement, ils parviennent tous les deux sur les rives des fleuves de Babylone:
Al naharote Bavel, cham yachavnou, gam bakhinou,
"Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis en pleurs" Téhilim (137;1).
Quand le peuple voit arriver Moché, c'est un cri d'espoir : il vient nous délivrer comme il a délivré nos ancêtres autrefois, en Egypte. Mais une voix céleste se fait entendre, impérative, ne souffrant aucune contestation: guezéra hi milephanaï, "J'ai décidé que l'exil devait durer soixante-dix années. Moché retourne chez toi !".
Moché quitte les exilés en leur promettant toutefois : "D. vous délivrera bientôt". Et c'est à nouveau le désespoir chez les exilés après l'échec de Moché, les pleurs redoublent d'intensité.
Cette partie du Midrach vise à exprimer ce qu'un homme, dans un moment de difficulté, éprouve très souvent : ah ! si tel homme vivait encore, cela ne se passerait pas ainsi. Jérémie n'a rien pu faire pour arrêter le désastre; il s'est borné à l'annoncer : « Ah! si Moché était là, peut être que … »
Mais voilà cet espoir réduit à néant à son tour.
Que faire ? Les moyens traditionnels: recours à Moché et aux Patriarches ont échoué. C'est alors que surgit dans cette fresque du Midrach l'image d'une femme éplorée : Qol bérama nichma Ra'hel mévakah al banéha, "On entend une voix à Rama, c'est Rachel qui pleure ses enfants; elle refuse de se laisser consoler" (Jérémie 31;15).
La réaction est immédiate; le Saint Béni soit-il s'écrie : "pour toi Rachel, je ramènerai les exilés sur leur terre". "Ainsi parle l'Eternel, dit Jérémie, cesse de pleurer Rachel. Essuie tes larmes, car il y aura une compensation à tes efforts, tes enfants reviendront du pays de l'ennemi" (Jérémie 31;16).
Espérons que bientôt ces trois semaines de tristesse seront transformées en semaines de joie et de réconfort.
Petites lumières pour le Chabbat, Grand Rabbin Alain Weil
Pour bien commencer la journée, 5 minutes pour Hachem notre Roi Créateur
BÉNÉDICTION SUR L’ALLUMAGE DES BOUGIES DU CHABBAT
Deux coutumes existent en ce qui concerne la bénédiction sur l’allumage des bougies. Certaines femmes ont l’usage de réciter la bénédiction avant l’allumage, comme le veut la halakha pour toutes les mitsvot assorties d’une bénédiction : on récite celle-ci, puis on accomplit la mitsva.
On prononce donc : Baroukh Ata Ado-naï, Elo-hénou, Mélekh ha’olam, acher qidechanou bemitsvotav, vétsivanou lehadliq ner chel Chabbat (« Béni sois-Tu, Eternel, notre Dieu, Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as ordonné d’allumer la lampe de Chabbat »), puis on allume les veilleuses. Tel est l’usage d’une partie des communautés Séfarades.
D’autres femmes ont l’usage de réciter la bénédiction après l’allumage car, selon certains décisionnaires, lorsqu’elles mentionnent le Chabbat à l’intérieur de la bénédiction, les femmes accueillent déjà le Chabbat. Ainsi, une femme qui dirait la bénédiction avant d’allumer les veilleuses ne pourrait plus les allumer ensuite. L’usage s’est répandu dans la majorité des communautés d’allumer d’abord puis de bénir ensuite, et d’accueillir le Chabbat au moment de la bénédiction. Afin que la bénédiction soit néanmoins considérée comme dite avant l’achèvement de la mitsva, les femmes ont l’usage de se couvrir les yeux au moment de la bénédiction, et de ne les rouvrir qu’après celle-ci, jouissant alors de la lumière des bougies.
Tel est l’usage de toutes les femmes ashkénazes et d’une partie des femmes séfarades : originaires du Maroc, d’Iraq... En pratique, il convient que chacune agisse selon les coutumes de sa famille. Quand c’est un homme qui allume les bougies – cas d’un célibataire, par exemple, ou d’un veuf –, il récitera la bénédiction avant l’allumage, car la coutume des hommes est d’accueillir le Chabbat par la parole, après la prière de Min’ha.
D’après le Midrach, Pniné Halakha
DEVENEZ PARTENAIRES EN SOUTENANT NOS ACTIONS, MERCI
Association pour la Torah, l’Enseignement et les Mitsvot |
Paru au Journal Officiel du 01/1990
Aides et secours aux nécessiteux