L’étude de la Torah
Tout descendant authentique d’Abraham désire sans aucun doute être un bon Juif. La seule chose qui lui manque, c’est la connaissance de la Torah.
Lorsque quelqu’un reçoit une lettre d’un notable ou d’un éminent savant, lui demandant d’accomplir quelque chose, il fera l’impossible pour l’agréer le plus rapidement possible. Si la lettre a été écrite dans une langue étrangère, il paiera pour en avoir la traduction afin de savoir quoi faire.
C’est encore plus vrai de la Torah [qui est une « lettre » de D-ieu lui-même].
Maintenant qu’il existe un livre
semblable, disponible et expliquant clairement chaque détail, chacun devrait se
précipiter pour le lire. L’étude des préceptes doit se poursuivre nuit et jour.
Les hommes d’esprit y trouveront un réel plaisir et béniront son auteur par la
prière suivante :
« Que D-ieu ait compassion envers l’auteur ; par son
effort, je ne passe plus mon temps en bavardages inutiles. Maintenant, quand je
rentre chez moi après le labeur, le Chabbat et les fêtes, j’ai mieux à faire. Je
peux étudier ce livre et apprendre ce que je désire dans la Bible. »
Quiconque se penchera sur ce livre, cela lui sera compté comme étude de l’Ecriture, du Talmud, du Midrach et du Choul’han Arou’h, car ils y sont inclus. Je l’ai écrit dans notre langue de tous les jours, ainsi il sera accessible à tous. Lorsque D-ieu demandera au lecteur de ce livre s’il a réservé un temps pour l’étude, il pourra répondre par l’affirmative.
Les gens, déjà versés dans le Judaïsme et connaissant la vérité, pourront saisir ces choses et me béniront, priant D-ieu qu’Il m’accorde force, santé et paix pour que je mène à bien ce travail sur la Bible. D-ieu les bénira et leur accordera une ample récompense, comme s’ils m’avaient rendu riche.
La lecture de ce livre doit permettre de saisir la grandeur de la Torah et de connaître les voies du Judaïsme, dont toutes les règles sont expliquées ici. Si quiconque trouve une erreur, il devra la corriger. Toute erreur doit être rectifiée et rendue conforme à la vérité. Mon intention n’est pas de tirer orgueil de mon travail et de mon effort, mais accordez-moi le bénéfice du doute en cas d’erreur ou d’ambiguïté. J’ai écrit très rapidement, de peur de mourir avant de terminer cet ouvrage. L’erreur est humaine, personne n’est parfait.
Le mauvais penchant est l’ennemi de l’homme, et j’ai œuvré pour surmonter toute tentation afin d’achever ce livre. D-ieu sait combien fut intense ma tâche pour réunir des écrits dispersés et rares. J’ai adopté la forme du dialogue, comme quelqu’un qui parlerait à son ami. Que le D-ieu de vérité veuille m’aider et me soutenir.
Avec mes pleurs, j’implore D-ieu qu’Il me montre les chemins de la vérité et de la droiture. Je voudrais paraphraser les mots du sage qui priait « Ne me laisse pas errer, et ne laisse pas les autres se réjouir de mes erreurs. » Je ne désire pas de punition pour qui se moquera de moi, la vanité est à bannir. Que par Ta volonté, Ô Eternel, mon D-ieu, D-ieu de mes frères, je ne commette aucune erreur. Ouvre mes yeux que je puisse contempler les splendeurs de Ta Torah.
Rabbi Né’hounia ben Hakana prononçait une prière similaire chaque fois qu’il entrait dans la maison d’étude. Dès qu’une personne entreprenait une étude de la Torah, elle devait prier afin d’être capable d’étudier pour la Gloire du Nom céleste ; et non pas pour se vanter de son savoir, guettant la moindre faute de son voisin pour se réjouir de le corriger.
Source : MEAM LOEZ, Rabbi Yaakov Couli zatsal (1689-1732).
Anthologie de commentaires, d'Agadoth et de Hala'hot sur la Torah, les Prophètes et les Hagiographes par Rabbi Yaacov Couli (1689-1732), véritable Encyclopédie du Judaïsme.
Cette série d'ouvrages est extraordinaire, facile d'accès, et très agréable à consulter.
Un classique à acquérir et à étudier.
Raphaël AMSELLEM